Le Journal de Montreal

Le bal des menteurs

Hier, le New York Times a établi la liste des mensonges lancés par Donald Trump lors du débat de lundi soir.

- Richard Martineau richard.martineau@quebecorme­dia.com

Il a menti sur… Le montant que son père lui a prêté pour l’aider à se lancer en affaires.

Le nombre de fois où il a dû déclarer faillite.

Le déficit commercial des États-Unis.

La guerre contre l’État islamique.

Le budget de l’OTAN.

Sa position concernant l’interventi­on militaire en Irak.

Sa position concernant les changement­s climatique­s.

Les propos sexistes qu’il a lancés au fil des ans. Les appuis qu’il a reçus. La politique monétaire de la Chine. L’arsenal nucléaire des États-Unis. La politique économique de Hillary Clinton.

La politique familiale de Hillary Clinton.

Etc., etc.

LES CYNIQUES

De son côté, Hillary Clinton a affirmé que sa décision d’effacer 30 000 courriels était une erreur, un accident. Vraiment? Elle a été sénatrice, Première Dame et Secrétaire d’État, et elle ne savait pas qu’elle ne pouvait pas se servir de sa messagerie personnell­e pour régler des affaires officielle­s et négocier des ententes avec des chefs d’État? Bullshit. Bientôt, si ça continue, il va falloir brancher les politicien­s à des détecteurs de mensonges quand ils participer­ont à des débats.

Trop facile de lancer des chiffres à droite et à gauche. Qui a le temps de vérifier chaque donnée lancée par un politicien au cours d’un débat?

D’ailleurs, preuve que la confiance régnait, au tout début de la soirée, et Hillary Clinton et Donald Trump ont encouragé les citoyens à consulter leurs sites internet respectifs pour connaître les mensonges lancés par leur adversaire lors du débat.

Pas étonnant que le cynisme règne chez les électeurs.

Quand les politicien­s passent leur temps à se traiter de menteurs, le niveau de confiance général pique du nez à la vitesse grand V.

JOUER AU REBELLE

Hillary Clinton traite Donald Trump de gros riche qui ne connaît rien à la pauvreté.

Et elle, elle tire le diable par la queue?

Donald Trump affirme que Hillary Clinton est une représenta­nte de l’establishm­ent.

Et lui, il ne fait pas partie de l’establishm­ent financier?

Trump contre Clinton, c’est Wall Street contre Washington et Hollywood. Trois centres de pouvoir qui jouent à «Qui est le plus marginal et le plus rebelle?»

On regardait ces deux candidats se crêper le chignon, lundi, et on avait l’impression de se faire remplir par l’un et par l’autre.

Pas étonnant que les jeunes décrochent. Le jeu politique ressemble à ces pièces vieillotte­s et poussiéreu­ses qu’on nous amenait voir quand on était à l’école.

De quoi vous dégoûter du théâtre à vie.

LA FAILLE

Quel que soit le nom du prochain président des États-Unis, si rien ne change au cours du prochain mandat, les Américains vont tourner le dos aux deux partis traditionn­els et privilégie­r des formations plus marginales.

Un socialiste pour la gauche ou un libertarie­n pour la droite.

Les extrêmes vont grossir et le centre va s’effondrer.

Le fossé qui divise la droite et la gauche deviendra une faille infranchis­sable et les ententes bipartisan­es seront choses du passé. Ça sera l’un contre l’autre. Une guerre sans merci, livrée par des idéologues incapables de tendre la main au camp d’en face.

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Pas étonnant que le cynisme règne chez les électeurs.
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