Il a des regrets trois ans plus tard
Reconnu coupable de voies de fait sur son ex-conjointe, il a éprouvé des remords devant la juge hier
Trois ans après avoir donné une volée de coups presque fatale à son ex, un homme a tenu à exprimer ses regrets hier, tout juste avant qu’une juge n’amorce sa réflexion sur la peine qu’elle devra lui imposer.
«Je veux que vous sachiez que les gestes posés contre [la victime], je les regrette au plus haut point. Non seulement je regrette, la honte m’envahit chaque fois que je pense aux gestes qu’a relatés la victime ainsi que les preuves», a dit George Beauregard-Zoitakis, en lisant une lettre à l’attention de la juge hier.
Malgré le ton émotif de son ex-conjoint, qui a plaidé coupable l’an dernier à des accusations de voies de fait, de menaces et de séquestration, la victime a confié ne pas croire en sa sincérité.
«Pendant les huit ans qu’on a été ensemble, il m’a dit qu’il allait changer. Je ne le crois pas», a témoigné la victime qu’on ne peut nommer.
Selon elle, la violence a débuté dès les premiers instants de leur relation. La dernière fois que Beauregard-Zoitakis a levé la main sur elle aurait pu être mortelle pour la jeune femme. Le 13 octobre 2013, il l’a empoignée à la gorge avant de la frapper au visage. Il l’a ensuite cognée à répétition à la tête, puis il l’a traînée à l’extérieur par les cheveux. Il lui a assené une vingtaine de coups dans le ventre, avant qu’une voisine n’intervienne alors qu’il l’étranglait.
PLUS UNE MENACE ?
«J’aimerais que [la victime] prenne connaissance du fait que je ne représente pas une menace pour elle. […] J’aimerais lui faire amende honorable», a-til dit en Cour hier, en ajoutant avoir effectué un «cheminement personnel».
Beauregard-Zoitakis est détenu depuis février dernier, après que la juge eut entendu les faits de la cause.
Selon l’avocat de la défense, cette détention préventive a eu des effets bénéfiques sur l’accusé. «Même si c’est récent, on voit une remise en question. Il est ouvert à comprendre son comportement et son passage à l’acte», a plaidé Romy Elayoubi, ajoutant que son client devra malgré tout entamer une thérapie, notamment en gestion de la colère.
Il a proposé une peine de 18 mois de détention et une probation de trois ans. La Couronne a suggéré presque le double, soit une peine de 30 mois.
«La victime ne serait peut-être plus ici si ça n’avait pas été de la voisine qui l’a aidée», a répliqué Me Nancy Potvin.
Selon elle, l’accusé avait déjà eu plusieurs opportunités de se reprendre en main. Elle a d’ailleurs insisté sur les conséquences «encore présentes» chez la victime suite à cette attaque, tant au niveau physique que psychologique.