Un mensonge aux 3 minutes
La quarantaine de maquillages de la vérité des candidats ne devraient pas avoir d’impact sur l’élection
La trentaine de mensonges que Donald Trump a dit en près de 1 h 30 de débat lundi soir aura peu d’impact sur les intentions de vote, estiment des journalistes et spécialistes de la politique américaine.
Tandis que le candidat républicain a pratiquement menti une fois aux trois minutes, la démocrate Hillary Clinton aurait fait quatre fausses affirmations, selon les informations compilées par le Toronto Star.
«Le mensonge a toujours fait partie de la politique, mais de manière compulsive, à ce point-là, c’est du jamais-vu», estime le chercheur en résidence à la Chaire Raoul-Dandurand, Christophe Cloutier-Roy.
Après ce premier débat présidentiel, Donald Trump n’a donc probablement pas amélioré sa moyenne plutôt déficiente au titre de l’honnêteté. Selon Politifact, 70 % de ce qu’il dit est soit globalement ou totalement faux.
PEU D’IMPACT
Des chroniqueurs et journalistes américains estiment que peu d’électeurs se formalisent des mensonges et des approximations de M. Trump.
«[Il] continuera à désinformer la population, avec la triste, mais juste certitude que plusieurs d’entre nous ne s’intéressent pas aux faits pourvu que nous soyons divertis», écrit le journaliste Neal Garble sur le site de l’émission d’affaires publiques américaine Moyers & Company.
L’impunité avec laquelle Trump ment aux électeurs est «alarmante non seulement pour cette élection, mais aussi pour le futur de la démocratie» affirmait pour sa part le commentateur politique Gabriel Schoenfeld sur le site du USA Today la semaine dernière.
Un avis partagé par Christophe Cloutier-Roy, qui doute que la réputation de menteur de Trump lui nuise d’ici l’élection.
«Cela fait longtemps qu’on sait que Trump ment plus que la moitié du temps, mais cela ne l’a pas empêché de se rendre où il est en ce moment», dit le chercheur.