Le PQ et la CAQ en rajoutent sur l’ex-conseiller de Lessard
Il occupait des fonctions dans deux entités qui ont sollicité du financement à Québec
« Pourquoi le ministre a-t-il Permis un tel cumul de mandats, Pourquoi » – Agnès Maltais
QUÉBEC | En plus de Pyrobiom et du Mont Adstock, l’ex-conseiller politique de Laurent Lessard, Yvon Nadeau, était aussi mêlé à un organisme et une entreprise privée, Oleotek et Innoltek, qui ont sollicité du financement au gouvernement, ont révélé le PQ et la CAQ.
«Pourquoi le ministre a-t-il permis un tel cumul de mandats, pourquoi», s’est indignée en chambre la députée péquiste Agnès Maltais.
«Un individu qui a le temps d'avoir quatre emplois en même temps, en même temps qu'il est attaché politique, ça soulève des questions», a observé de son côté le caquiste Simon Jolin-Barrette.
Lorsqu'il est revenu travailler pour M.Lessard, de mai 2014 à mai 2015, M.Nadeau a cumulé les fonctions de conseiller politique et de pdg de Pyrobiom Énergies, en plus de louer des chalets au Mont Adstock, tout en étant membre des conseils d'administration d'Oleotek et Innoltek.
En quittant la politique une première fois alors que les libéraux formaient l'opposition, M.Nadeau a travaillé pendant quelques mois au développement des affaires d'Innoltek, soit de novembre 2013 à avril 2014.
Innoltek commercialise, depuis 2010, des bioproduits développés par Oleotek, une corporation à but non lucratif fondée à l’origine pour gérer les activités du Centre collégial de transfert de technologie en oléochimie industrielle du Cégep de Thetford.
6,6 M$ EN SUBVENTIONS
Pendant la seule période où M. Nadeau était responsable du bureau de comté de M. Lessard, de 2003 à 2013, Oleotek a reçu pas moins de 6,6 M$ en subventions du gouvernement du Québec, dont une majeure de 5 M$ en avril 2011, a relevé le PQ.
Et pas plus tard qu'en avril 2015, alors que M.Nadeau était toujours à l'emploi de M.Lessard, Innoltek revendiquait auprès du gouvernement qu’il améliore un incitatif fiscal sur les biocarburants, a révélé la CAQ.
Rappelons que M. Nadeau a quitté définitivement le bureau de M. Lessard en mai 2015, soit le jour où il a appris que son autre entreprise, Pyrobiom, recevrait une subvention de 3M$ du gouvernement.
«Tous les jours, j’ai respecté les lois», s’est encore défendu le ministre Lessard, hier, qui s’en remet au jugement du commissaire à l’éthique.
Celui-ci enquête depuis que l'opposition a déposé des plaintes dans la foulée des premières révélations de notre Bureau d’enquête.