Le sort de l’accusé entre les mains du jury
Deux verdicts sont possibles: coupable ou non coupable du meurtre de Lyne Massicotte
QUÉBEC | Le sort d’Alain Perreault repose entre les mains du jury, qui a entamé hier ses délibérations dans le but d’établir si l’homme de 54 ans a assassiné ou non Lyne Massicotte, le 17 juillet 2003.
«C’est à vous de déterminer ce qui s’est réellement passé dans cette affaire», a plaidé le juge Richard Grenier, alors qu’il adressait ses directives finales aux sept hommes et cinq femmes qui composent le jury.
Alain Perreault est accusé d’avoir étranglé à mort Lyne Massicotte, 43 ans, avant de tenter d’avoir une relation sexuelle avec son cadavre, ce qui correspond à une accusation de meurtre au premier degré. Le juge n’a annoncé que deux verdicts possibles à l’issue de leurs échanges confidentiels: coupable ou non coupable de meurtre.
LES AVEUX EN JEU
Les aveux d’Alain Perreault au grand patron de l’organisation criminelle fictive devront être appréciés par les jurés, à savoir s’ils sont «fiables et dignes de foi». Pour y parvenir, le juge les a invités à analyser tous les aspects de l’opération Mr. Big ayant visé l’accusé.
Si les jurés retiennent cet aveu, Alain Perreault doit être déclaré coupable. Si à l’inverse, ils croient le témoignage de l’accusé lorsqu’il affirme ne pas avoir tué Lyne Massicotte, ou que cette déclaration soulève un doute raisonnable dans leur esprit, ils doivent l’acquitter.
HORS DE TOUT DOUTE RAISONNABLE
Le juge a rappelé qu’il revient à la Couronne de prouver hors de tout doute raisonnable qu’Alain Perreault a bien commis le crime reproché, sans quoi il doit être déclaré non coupable. La défense n’a pas à «prouver quoi que ce soit», a-t-il souligné.
Résumant brièvement la preuve, le juge Grenier a invité les jurés à se baser sur ce qui avait été présenté en cour, sur leur «logique» et leur «bon sens» pour en venir à un verdict rendu «sans sympathie, préjugé ou crainte».
Il revient aux jurés de déterminer la crédibilité des témoins entendus, dont les témoignages peuvent être retenus en totalité, en partie ou pas du tout.
La «spéculation» n’a pas sa place dans leurs réflexions, tout comme les informations obtenues hors de la salle d’audience ou dans les médias, a-t-il fait savoir.
Les jurés ont été libérés pour entamer leur travail. Ils seront séquestrés tout au long des délibérations. Fait anecdotique, le juge a laissé savoir qu’il avait été difficile de leur trouver un hôtel pour les loger. Ces derniers seraient tous «assez pleins» à cause des «croisières» qui s’arrêtent actuellement dans la capitale.