Le Journal de Montreal

Laval est inquiète à propos du train électrique

Le maire Marc Demers croit que le tracé actuel ne répond pas aux besoins de sa ville La Ville de Laval veut être mieux desservie par le train électrique de la Caisse de dépôt. Elle estime que les prévisions d’achalandag­e des quelques stations sur son ter

- CHRISTOPHE­R NARDI

Le maire de Laval, Marc Demers, a présenté hier au Bureau d’audiences publiques sur l’environnem­ent (BAPE) un mémoire étalant de nombreuses réserves au projet de 5,5 G$ de Réseau électrique métropolit­ain (REM).

Selon lui, le fait que les seules gares du REM qui passeront à Laval soient situées à l’extrémité ouest de l’île n’améliore pas l’offre de transport aux Lavallois.

«Parce que l’antenne de Deux?Montagnes ne déborde pas à l’est de l’autoroute 13, le projet de REM ne répond pas aux principaux besoins de la Ville de Laval […] Nous avons une grande inquiétude s’il y a une majoration des prix d’un billet ou une augmentati­on de la taxation de nos citoyens, mais qu’il n’y a pas d’augmentati­on de service», dit le maire Demers.

La Ville met également en doute les prévisions d’achalandag­e de la filiale des infrastruc­tures de la Caisse de dépôt et placements du Québec (CDPQ) aux deux stations prévues à Laval. En effet, celle-ci prévoit que l’achalandag­e uniquement à la station de Sainte-Dorothée bondira de 82 % en un an.

LIENS AVEC LE MÉTRO

Le fait que des liens entre le REM et des stations de métro de Montréal sont toujours à l’étude, mais ne sont toujours pas prévus dans le projet, diminue l’attrait de ce train, avance la Ville. Et ce, même si la Société de transport de Laval concentre ses lignes d'autobus vers les futures gares lavalloise­s, selon elle.

«Sans l’interconne­xion avec le métro aux stations Édouard?Montpetit et McGill, la Ville de Laval considère les prévisions de la CDPQ Infra très optimistes; d’autant que, les coûts et les contrainte­s techniques imposées par cette interconne­xion demeurent inconnus aujourd’hui et pourraient influencer la décision de réaliser l’interconne­xion», écrit la Ville dans son mémoire.

Soulignons que la rentabilit­é du projet repose sur la popularité de ce réseau.

Le système léger sur rail (SLR) promis pour 2020 doit être long de 67 km et compter 24 stations qui relieront l’ouest de l’île, Laval, la Rive-Sud, l’aéroport et le centrevill­e de Montréal.

PLUS DE TEMPS

Le maire Demers s’inquiète également du fait que le nouvel organisme qui sera chargé de gérer les transports collectifs dans les années à venir, l'Autorité régionale de transport métropolit­ain (ARTM), n’aura vraisembla­blement pas son mot à dire dans l’élaboratio­n du projet.

Ainsi, il demande que CDPQ Infra donne six mois à l’ARTM pour se pencher sur le projet et en évaluer l’impact sur les municipali­tés et les autres réseaux de transport, quitte à repousser l’échéancier du projet.

«Il est inappropri­é de conclure sur l’implantati­on d’un réseau aussi majeur que le REM sans permettre à l’ARTM de se prononcer», résume la Ville.

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Laval doute que la Caisse de dépôt réussisse à augmenter de 82 % l’achalandag­e à des gares sur son territoire, malgré ses prévisions.
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Marc DeMers Maire de Laval

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