Laval est inquiète à propos du train électrique
Le maire Marc Demers croit que le tracé actuel ne répond pas aux besoins de sa ville La Ville de Laval veut être mieux desservie par le train électrique de la Caisse de dépôt. Elle estime que les prévisions d’achalandage des quelques stations sur son ter
Le maire de Laval, Marc Demers, a présenté hier au Bureau d’audiences publiques sur l’environnement (BAPE) un mémoire étalant de nombreuses réserves au projet de 5,5 G$ de Réseau électrique métropolitain (REM).
Selon lui, le fait que les seules gares du REM qui passeront à Laval soient situées à l’extrémité ouest de l’île n’améliore pas l’offre de transport aux Lavallois.
«Parce que l’antenne de Deux?Montagnes ne déborde pas à l’est de l’autoroute 13, le projet de REM ne répond pas aux principaux besoins de la Ville de Laval […] Nous avons une grande inquiétude s’il y a une majoration des prix d’un billet ou une augmentation de la taxation de nos citoyens, mais qu’il n’y a pas d’augmentation de service», dit le maire Demers.
La Ville met également en doute les prévisions d’achalandage de la filiale des infrastructures de la Caisse de dépôt et placements du Québec (CDPQ) aux deux stations prévues à Laval. En effet, celle-ci prévoit que l’achalandage uniquement à la station de Sainte-Dorothée bondira de 82 % en un an.
LIENS AVEC LE MÉTRO
Le fait que des liens entre le REM et des stations de métro de Montréal sont toujours à l’étude, mais ne sont toujours pas prévus dans le projet, diminue l’attrait de ce train, avance la Ville. Et ce, même si la Société de transport de Laval concentre ses lignes d'autobus vers les futures gares lavalloises, selon elle.
«Sans l’interconnexion avec le métro aux stations Édouard?Montpetit et McGill, la Ville de Laval considère les prévisions de la CDPQ Infra très optimistes; d’autant que, les coûts et les contraintes techniques imposées par cette interconnexion demeurent inconnus aujourd’hui et pourraient influencer la décision de réaliser l’interconnexion», écrit la Ville dans son mémoire.
Soulignons que la rentabilité du projet repose sur la popularité de ce réseau.
Le système léger sur rail (SLR) promis pour 2020 doit être long de 67 km et compter 24 stations qui relieront l’ouest de l’île, Laval, la Rive-Sud, l’aéroport et le centreville de Montréal.
PLUS DE TEMPS
Le maire Demers s’inquiète également du fait que le nouvel organisme qui sera chargé de gérer les transports collectifs dans les années à venir, l'Autorité régionale de transport métropolitain (ARTM), n’aura vraisemblablement pas son mot à dire dans l’élaboration du projet.
Ainsi, il demande que CDPQ Infra donne six mois à l’ARTM pour se pencher sur le projet et en évaluer l’impact sur les municipalités et les autres réseaux de transport, quitte à repousser l’échéancier du projet.
«Il est inapproprié de conclure sur l’implantation d’un réseau aussi majeur que le REM sans permettre à l’ARTM de se prononcer», résume la Ville.