Le Journal de Montreal

Les députés priés de mieux faire respecter la loi 101

- RÉGYS CARON

QUÉBEC | Insatisfai­t des efforts de l’Office québécois de la langue française, un employé du chantier Davie s’adresse aux députés de l’Assemblée nationale pour leur demander de faire respecter la loi 101 dans son milieu de travail.

«Je suis responsabl­e de trois plaintes à l’Office québécois de la langue française (OQLF) sur la situation du français à la Davie (...) On m’a tassé de mon poste de travail parce que je refusais de parler anglais», dénonce Serge Lapointe dans sa missive envoyée aux députés le 26 septembre et dont une copie a été remise au Journal.

M. Lapointe dit s’être plaint à maintes reprises d’avoir dû côtoyer des employés unilingues anglophone­s de firmes sous-traitantes embauchées par le chantier. La communicat­ion n’était pas possible, dit-il. «C’est pas normal, après 40 ans, que des compagnies ne comprennen­t pas qu’au Québec, la langue de travail c’est le français. Il va falloir resserrer la Charte de la langue française, pour lui donner plus de mordant», s’indigne M. Lapointe.

Serge Lapointe a déposé sa première plainte en novembre 2014; il a déposé une deuxième plainte en mai 2015 puis une troisième en février 2016. «Personne à l’OQLF n’a jamais communiqué avec moi.»

DEMANDE SYNDICALE

Fait inusité, le syndicat des employés du chantier Davie demande à l’employeur de s’engager à respecter la Charte de la langue française dans la prochaine convention collective. Les négociatio­ns sont en cours. «C’est pour mettre plus de poids à la langue de travail dans la convention collective», confirme le président du syndicat, Raphaël Jobin.

Davie n’est pas parvenue à se conformer au programme de francisati­on, malgré plusieurs prolongeme­nts accordés par l’OQLF. En juillet 2015, l’entreprise avait obtenu une prolongati­on qui prenait fin le 31 mai 2016.

CERTIFICAT DE FRANCISATI­ON

Dans une lettre remise à Davie, l’OQLF avisait la direction que le défaut de se conformer au programme exposait l’entreprise à l’exercice de recours. L’entreprise s’est vu sommer de s’adresser en français aux employés, de tenir ses réunions de travail dans la langue de Molière, de traduire les documents internes en français et de franciser un logiciel de gestion d’inventaire­s. Davie a fait savoir qu’elle est toujours en quête de son certificat de francisati­on.

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Raphaël Jobin Président du syndicat

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