Le Journal de Montreal

Une épicerie donne ses produits « passés date » à ses clients

MONT-CARMEL | L’épicerie du village de Mont-Carmel, dans le Bas-Saint-Laurent, donne à ses clients ses fruits, légumes et conserves dont la date d’expiration est dépassée.

- Stéphanie Gendron Collaborat­ion Spéciale

Chaque jour, les propriétai­res de l’Épicerie Chez Daniel remplissen­t un panier de boîtes de biscuits ou de riz dont la date «meilleur avant» est dépassée ou de fruits et légumes plus flétris qui ne se vendront pas. Il s’agirait d’une des premières épiceries à agir ainsi au Québec.

«L’an dernier, nous nous sommes retrouvés avec des surplus de légumes locaux de saison qu’on n’arrivait pas à écouler auprès de nos employés ou de familles ciblées dans le besoin», a raconté Karine Habel, copropriét­aire du commerce.

Les épicières jugeaient impensable de les jeter et ont commencé à préparer des paniers à donner aux clients à la sortie de l’épicerie.

«La réaction a été hallucinan­te, les gens étaient emballés. C’est là qu’on a vu que c’était nos valeurs, mais aussi celles de nos clients», a dit Mme Habel.

Les épicières estiment qu’un geste du genre permet à tous de collaborer pour contrer le gaspillage.

PARI RISQUÉ

En une année, les propriétai­res n’ont jamais eu d’abus de la part de clients et n’ont pas observé de baisse de leurs ventes, après avoir pris le pari de donner des croissants périmés ou des bouquets de persil un peu trop mûr.

« La réaction a été haLLucinan­te, Les gens étaient embaLLés. c’est Là qu’on a vu que c’était nos vaLeurs, mais aussi ceLLes de nos cLients. » –Karine Habel

«On a notre système de calendrier et quand la date de fraîcheur d’un produit arrive, on le sort de l’étagère et en quelques jours, ça passe. Pour les fruits et légumes, avec l’expérience, on sait qu’une tomate de tel aspect ne se vendra pas et elle se retrouve dans le panier à donner», a-t-elle expliqué.

Chaque jour, environ une demi-douzaine d’aliments sont offerts.

CONFORME

Donner de la nourriture périmée est conforme, selon le ministère de l’Agricultur­e, des Pêcheries et de l’Alimentati­on (MAPAQ).

Si l’état du contenant est bon, qu’il ne s’agit pas de produits comme la viande ou du lait et que la personne qui prend l’aliment est informée de ce qu’elle ramène chez elle, il n’y a pas d’inconvénie­nts.

«Il n’y a aucun problème à donner des produits de ce genre, s’il n’y a pas de danger pour le consommate­ur. Une fois que le don est fait, c’est la personne qui reçoit le don qui est responsabl­e», affirme Yohan Dallaire Boily, des relations médias au MAPAQ.

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Karine Habel, copropriét­aire de l’Épicerie Chez Daniel de Mont-Carmel, dans le Bas-Saint-Laurent, donne à ses clients certains produits dont la date «meilleur avant» est dépassée.

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