Loto-zombie
On n’arrête pas le progrès. Loto-Québec vend maintenant des «gratteux» avec des zombies dessus.
Ça n’allait pas m’échapper, moi qui suis fan de la série télévisée The Walking Dead. En arrivant à un de ces comptoirs où on se procure nos vices, j’ai quand même été surpris d’apercevoir des loteries instantanées présentant les monstres vedettes.
C’est manifestement un partenariat avec le réseau AMC, qui diffuse l’émission et dont le logo apparaît en gros sur le billet. Et le public cible, ce ne sont certainement pas les sympathiques grands-mères et grands-pères qui nous font déjà rager lorsqu’on se retrouve derrière eux au moment où ils viennent valider leur cartable digne d’un preneur au livre de Las Vegas.
Ce sont les jeunes qu’on veut amener à dépenser, avec ces loteries.
EN BAISSE
La vente de loterie instantanée est en baisse. Ça s’explique simplement: les jeux vidéo sont de plus en plus innovants et le poker en ligne est populaire. Les milléniaux n’ont aucun intérêt pour un tirage dont le résultat est déjà imprimé sous le caoutchouc à gratter.
Mais Loto-Québec, comme un zombie qui n’a pas été informé de sa propre mort, ne se laisse pas abattre. Elle repart en quête de nos cerveaux pour s’alimenter.
Ou plutôt pour nourrir son actionnaire, le gouvernement du Québec.
LA MISSION DE LOTO-QUÉBEC
Si on a confié la gestion des jeux de hasard à un monopole d’État, c’était pour éviter qu’ils enrichissent plutôt le crime organisé. Pas pour inciter les gens à jouer davantage.
On pourrait maintenant laisser les «gratteux» mourir de leur belle mort en se cantonnant à La Poule aux oeufs d’or. Loto-Québec s’y refuse.
Dans le même esprit, Le Journal rapportait hier que Québec a récemment cédé au lobby des bars, en abolissant la limite de cinq appareils de loterie vidéo par établissement.
Sérieusement, manquions-nous vraiment d’endroits pour jouer?
La réponse va de soi, mais, aux yeux du gouvernement, Loto-Québec n’existe plus pour contrôler l’offre de jeu, mais bien pour nous faire décaisser.
Vivement qu’on repense sa mission dans le sens de planifier sa mort définitive.