L’imposteur
Narcissique, intimidateur, misogyne récidiviste, populiste et xénophobe indécrottable. Dans la foulée de son premier débat avec Hillary Clinton, ces épithètes décrivent encore et toujours Donald Trump à la perfection.
En mars dernier, l’ex-candidat républicain à la présidentielle, Mitt Romney, le résumait déjà brillamment en un seul mot: «imposteur». «Imposteur», autant sur le plan intellectuel que politique. Bref, Trump est une grosse coquille vide. Le plus inquiétant est qu’il se soit hissé jusqu’au sommet du Parti républicain.
IMPROVISATION
Rien de tel qu’un face-à-face intense pour le confirmer. Roi des formuleschocs, face à une Hillary Clinton archi documentée, le niveau d’improvisation de Trump était stratosphérique.
Il était incapable de détailler ses propres promesses et ses non-réponses font craindre le pire si le Tartuffe multimilliardaire accédait à la présidence de la plus grande puissance de la planète. Au débat, il a néanmoins fait mouche une fois.
En se disant «intelligent» pour n’avoir payé aucun impôt, sans le vouloir, il mettait le doigt sur un des plus grands scandales de notre époque. Soit la prolifération mondiale de lois fiscales qui, à divers degrés et combinées à d’autres mesures «légales», enrichissent outrageusement le 1% de super-riches au détriment de 99% des citoyens.
SCANDALEUX
La dénonciation de ces écarts croissants de richesse était d’ailleurs un des thèmes principaux de Bernie Sanders, l’ex-rival de Mme Clinton à l’investiture démocrate. Misant sur des mesures concrètes pour les combattre, M. Sanders a surtout convaincu de nombreux jeunes Américains de l’urgence de s’en mêler.
L’effet de contraste entre ce legs politique majeur et un candidat à la présidentielle se vantant de ne rien contribuer au bien commun est saisissant. L’imposteur populiste proposant même de réduire encore plus les impôts.
Lorsqu’il blâmait les lois fiscales, la crédibilité de Bernie Sanders était inattaquable. Celle de Mme Clinton sur le sujet est plus fragile. Face aux «trumpitudes» de son adversaire, elle mérite toutefois le bénéfice du doute.