Le Journal de Montreal

Gouverner pour tous

- RÉJEAN PARENT e∫ Blogueur au Journal Syndicalis­te, chroniqueu­r

L’approche inclusive d’Alexandre Cloutier, dans la course à la direction du Parti québécois, le fait apparaître comme un leader hésitant à imposer sa voie et chancelant sur plusieurs enjeux. Se pourrait-il au contraire que ce soit sa façon de faire de la politique autrement en sortant du clientélis­me auquel nos politicien­s nous ont habitués?

RÉUNIR OU ANTAGONISE­R

Plusieurs se délectent des affronteme­nts à la Clinton-Trump ou à la gauche-droite française, il ne faudrait toutefois pas perdre de vue l’extrême polarisati­on de ces sociétés qui en viennent à être paralysées dans leurs choix sociaux ou économique­s.

Les péripéties autour de la réforme de la Loi du travail en France ou de l’assurance maladie aux États-Unis illustrent les méfaits de l’antagonism­e entre différente­s factions de la société alors que le parti au pouvoir gouverne pour des intérêts particulie­rs.

Nos partis politiques, tant québécois que canadiens, n’ont pas hésité à verser dans le clientélis­me en contentant une frange de population pour s’approprier le pouvoir tout en étant indifféren­ts au bien-être de l’ensemble. Les Harper, Charest et Couillard se sont maintenus en place avec un taux d’insatisfac­tion qui avoisinait en permanence les 70 %.

OSER

Certains considèren­t Alexandre Cloutier comme trop timoré sur la langue, sur la laïcité, sur l’immigratio­n et aussi sur la question de l’indépendan­ce. Sa volonté d’avancer avec la population en faisant preuve d’ouverture et de sensibilit­é aux diverses préoccupat­ions semble se retourner contre lui.

Est-ce de la mollesse que de prendre en considérat­ion l’état de la situation et de ne pas adopter un comporteme­nt suicidaire? Est-ce de la couardise de ne pas s’aliéner une large frange de population dans la poursuite de son projet d’indépendan­ce?

Malgré les reproches le candidat se révèle tout de même audacieux en favorisant l’utilisatio­n de fonds publics pour promouvoir l’indépendan­ce, en voulant imposer plus les banques et en préconisan­t l’abolition des fiducies familiales.

Gouverner pour tous, serait-il un pari risqué?

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