Québec n’aurait pas dû se mêler de la vente de Provigo à Loblaw
Un ex-dirigeant se prononce sur la vente de sièges sociaux
AGENCE QMI | Un ancien dirigeant de Provigo, Bertin Nadeau, estime que le gouvernement du Québec ne doit pas systématiquement intervenir pour garder des sièges sociaux dans la province.
«Je pense que la solution aurait été de nous laisser faire. Comme entrepreneurs, nous, on l’aurait gardé. Je ne les blâme pas parce que c’est leur job», a-til expliqué en entrevue à TVA Nouvelles.
En 1993, l’homme d’affaires avait tenté de s’allier à Blackstone, un partenaire financier qui devait lui permettre, dit-il, de se départir de certaines acquisitions de Provigo, comme Sports Experts, qui allaient moins bien.
Son but était de diriger seulement la vocation première de Provigo, la distribution de produits alimentaires.
«Tout ça visait à garder le contrôle au Québec. Malheureusement, il y a eu tout un débat politique à l’entour de ça», indique-t-il.
MAL REÇU
Il dit qu’à l’époque, un partenariat avec une banque américaine était très mal reçu.
«Lorsque c’est sorti à l’Assemblée nationale, M. Parizeau n’était pas au courant de qui était l’acheteur. Il s’est imaginé que c’était un distributeur américain, un peu comme Lowe’s dans le cas de RONA, qui allait venir ici, puis ramasser le contrôle, puis changer de siège social. Il y a eu un long débat qui était faux!»
Cinq ans plus tard, la Caisse de dépôt et placement du Québec a finalement annoncé qu’elle avait conclu une entente avec Loblaw limitée.
La Caisse de dépôt, actionnaire, finira par céder ses actions à Loblaws.
MAUVAIS RÉSULTATS
«Provigo avait de mauvais résultats. Les actionnaires étaient impatients. Et donc, Loblaw est arrivée, a fait une offre. Et là, tout le monde a dit: “On n’a pas le choix.”»
À son avis, Québec devrait donc encourager les entrepreneurs et ne pas prendre leur place, un peu comme le propose la ministre de l’Économie, Dominique Anglade. «Là, à l’heure actuelle, les partis d’opposition voient les élections qui s’en viennent. Bien, il faut qu’ils accusent le gouvernement de quelque chose.»