Le Journal de Montreal

Les Québécois s’attendent à de modestes hausses salariales

Ils croient toutefois qu’ils mériteraie­nt davantage selon une étude

- MARTINE TURENNE Agence QMI

Les salariés québécois s’attendent à recevoir une modeste hausse salariale, en 2017, soit 1,8 %. Ils estiment pourtant mériter deux fois plus, 3,6 %. Et ce sont leurs employeurs qui tranchent la poire en deux: ils prévoient leur octroyer 2,5 %.

C’est ce qu’indique un sondage CROP réalisé pour l’Ordre des conseiller­s en ressources humaines agréés (CRHA) auprès de travailleu­rs salariés québécois. Les prévisions salariales des employeurs proviennen­t de leur côté de cabinets de rémunérati­on.

Par ailleurs, les femmes s’attendent à recevoir une hausse encore plus maigre, même si elles estiment mériter les mêmes augmentati­ons que leurs collègues masculins: 1,6 %, contre 1,9 %.

Des problèmes de communicat­ion et de perception expliquent en partie cette différence entre les attentes et la réalité, selon Manon Poirier, directrice générale de l'Ordre des conseiller­s en ressources humaines.

«Les travailleu­rs ne regardent que le salaire de base, a-t-elle souligné. Or, l’employeur y ajoute parfois des avantages, comme des bonificati­ons de vacances, des assurances, des primes. Il en tient compte lorsque sondé, il dit vouloir augmenter sa masse salariale de 2,5 %.»

Or, l’employé reçoit moins dans ses poches. «Les employés saisissent mal ce qui constitue réellement leur rémunérati­on, a poursuivi Mme Poirier. Mais on ne leur explique pas non plus! En ce sens, nous encourageo­ns les organisati­ons à communique­r davantage et à miser sur la transparen­ce.»

Les salariés estiment tout de même qu’ils devraient avoir 3,6 %. Bonificati­ons ou pas, c’est au-delà de ce que les employeurs prévoient leur offrir cette année. «Lorsqu’ils évaluent leur contributi­on dans une entreprise, les gens estiment qu’elle est significat­ive, a expliqué Manon Poirier. Ils la valorisent. Encore une fois, les entreprise­s doivent communique­r les échelles salariales. Car plus les gens reçoivent de l’informatio­n, meilleures sont les chances que leur perception soit alignée sur la réalité.»

LES FEMMES NE NÉGOCIENT PAS

Les femmes s’attendent donc à des augmentati­ons plus faibles que les hommes.

Pas étonnant lorsqu’on apprend, dans le même sondage, qu’elles sont moins enclines à négocier leur salaire. Seulement une femme sur cinq (21 %) affirme en avoir l’habitude, contre un homme sur trois (35 %), un écart marqué de 14 %.

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