Springsteen parle de sa dépression
Bruce Springsteen fait état de ses démons dans son autobiographie lancée hier à New York
NEW YORK | [AFP) On a beau être surnommé Le Boss, on n’en est pas moins homme. Quand le premier mariage de Bruce Springsteen s’est brisé, le père du rockeur multimillionnaire lui a fait une proposition surprenante: venir se réinstaller pour un temps dans la petite maison familiale.
«Le vieil homme me voulait enfin à la maison», raconte dans son autobiographie Born to Run le chanteur américain, qui a décliné finalement l’invitation paternelle. Le père de Springsteen, Doug, a occupé divers emplois d’ouvrier tout en luttant contre l’alcoolisme et des troubles mentaux, n’avouant ses fragilités à son fils que tardivement. Sa vie apparaît désormais comme source de réflexion pour l’artiste.
L’auteur de Born in the USA décrit comment son père lui faisait peur dans leur modeste logement surchauffé de Freehold, dans le New Jersey et révèle que lui-même a hérité de ses démons, forcé de se soigner pendant plusieurs années pour une dépression.
UNE HISTOIRE «PLUS COMPLIQUÉE»
«Je n’ai pas été toujours très juste avec mon père dans mes chansons, quand je l’ai décrit comme l’archétype du parent négligent et autoritaire, reconnaît pourtant le rockeur de 67 ans. L’histoire est beaucoup plus compliquée. Pas dans le détail des événements mais dans le pourquoi de tout cela».
Springsteen décrit aussi dans ses mémoires son amour pour sa deuxième femme — Patti Scialfa, chanteuse dans son groupe E Street Band — et leurs trois enfants.
Mais Le Boss confie qu’il a encore besoin de se faire soigner contre la dépression, qui guette particulièrement à ses retours de tournées.
SEPT ANS POUR ÉCRIRE
Springsteen a mis sept ans à écrire son autobiographie Born to Run, inspiré d’une de ses chansons les plus célèbres, et les 510 pages du livre sont imprégnées de sa voix lyrique, dépeignant un portrait de l’Amérique ouvrière.
Springsteen, dont le nom néerlandais vient de son père, a été élevé dans la religion catholique de sa mère, d’origine italienne, une foi qu’il évoquera dans des chansons sur le thème de la rédemption.
Springsteen n’était pas très engagé. Sa chanson la plus politique reste Born in the USA de 1984, qui raconte le retour difficile chez lui d’un ancien combattant de la guerre du Vietnam et qui a été citée par le président Ronald Reagan quand il a fait campagne pour sa réélection. Un usage «cynique», dénonce le rockeur.