Le Journal de Montreal

Bénévole oui, mais pas mère Teresa

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Ça m’a blessée de lire la dénonciati­on que faisait celle qui signait « Une femme ordinaire » dans votre Courrier, en mettant toutes les personnes qui font du bénévolat dans le panier des « M’as-tu vu? ». Ce n’est pas vrai de la majorité de ceux et celles qui, comme moi, font de l’action bénévole.

Depuis quand peut-on se permettre de dire comme elle le fait « Les bonnes personnes en apparence me font suer »? Que sait-elle de nos motivation­s pour parler ainsi? Pourquoi se permet-elle aussi d’affirmer qu’on devrait se contenter d’aider autour de nous où le besoin est criant? Que sait-elle de ce que nous faisons pour nos proches?

Je fais du bénévolat simplement pour faire de mon mieux. Je visite des personnes âgées parrainées par « Les Petits Frères ». J’essaie de leur apporter un peu de chaleur humaine. Je colore des enveloppes destinées au service de correspond­ance de la « Maison des Enfants » en espérant que ça accrochera un sourire aux écoliers qui y poseront leur regard. Je m’implique aussi dans « Amnistie Internatio­nal ».

Tout ça et plus encore, je le fais en laissant mon ego chez-moi. Et croyez-moi, quand je sollicite des inconnus dans les lieux publics pour qu’ils signent des pétitions, je n’ai aucune idée de gloriole en tête, même que sur le chandail que je porte pour cette dernière activité, il est écrit un proverbe chinois qui dit « Mieux vaut allumer une chandelle que de maudire l’obscurité » Anonyme

Vous n’avez certaineme­nt pas remarqué la dernière phrase de la lettre de cette personne qui en dit beaucoup sur son état d’esprit : « Mais ça paraît mieux quand ça s’étale au grand jour (le bénévolat) que si ça reste caché dans la famille. Et c’est pour ça que personne ne m’aide. » À tort ou à raison, il arrive que quelqu’un de souffrant frappe sur le mauvais clou pour attirer l’attention.

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