Le Journal de Montreal

Halak a réveillé Price

- réjean tremblay rejean.tremblay@quebecorme­dia.com

La scène se passait pendant les séries de 2010. Il y a six ans déjà. Jaroslav Halak allait voler la série aux Capitals mais on était encore loin du vol lors des deux matchs disputés au Centre Bell. Les Caps avaient gagné les deux rencontres pour prendre une avance de 3-1 dans la série. Même que Halak s’était fait sortir de la patinoire lors de ces matchs. Je me rappelle surtout que Carey Price avait accroché bien volontaire­ment un joueur des Capitals alors qu’il était debout sur le banc de l’équipe. Un geste qui lui avait valu une punition mineure.

Mon confrère Bernard Brisset avait alors lâché, ulcéré par le geste de Price: «Carey Price est en train de se sortir de Montréal avec des gestes comme celui-là», avait-il dit.

Halak avait battu les Caps presque à lui tout seul lors des trois derniers matchs de la série avant de mener les Glorieux à une victoire inattendue contre les Penguins de Pittsburgh. Price ou Halak ? C’était la question posée au vrai référendum au Québec.

Pierre Gauthier avait tranché. Ce serait Price et Halak était échangé contre un espoir aux Blues de StLouis.

PAS DE CHANCE DE GAGNER

On a voulu rejouer Price ou Halak dans cette finale de la Coupe du monde. C’était bon pour les cotes d’écoute. Mais en réalité, c’est profondéme­nt injuste pour Halak.

Carey Price avait devant lui pour la finale une des meilleures équipes de tous les temps. La seule équipe qui puisse se comparer à l’équipe canadienne de Mike Babcock est la grande formation de l’Union soviétique des années 78-84. Alors que Jaroslav Halak a une bonne équipe mais rien qui ne puisse se comparer à la puissance du Canada.

Par ailleurs, les fans québécois ont l’impression que les statistiqu­es démolissen­t Halak quand on compare les chiffres de sa carrière à ceux de Price. Au contraire. Moyennes, buts alloués et matchs disputés tiennent bien la route devant la feuille de Price.

C’est évident que Carey Price est meilleur. Et Pierre Gauthier a eu raison d’échanger Halak. On peut poser des questions sur Lars Eller mais pas sur Price. Cependant, ce serait injuste de ne pas reconnaîtr­e le talent de cet homme résilient qui a profité de toutes ses qualités athlétique­s pour mener une belle carrière dans la Ligue nationale.

J’écris ces lignes avant le match d’hier soir. Mais l’allure de la rencontre ne change pas la réflexion générale sur Jaroslav Halak.

Il n’est pas Carey Price. Mais à un moment donné important dans la carrière de Price, il lui a sévèrement botté le cul.

Ça l’a réveillé.

DANS LE CALEPIN- Vous avez entendu parler Mike Babcock. Vous avez savouré ses analyses, l’intelligen­ce de ses propos. Vous avez apprécié la justesse de ses observatio­ns sur les qualités humaines de ses joueurs. Vous l’avez vu communique­r avec ses hommes et en tirer le meilleur parti possible.

Sachez que d’ici une semaine, Shea Weber et Carey Price vont retrouver Michel Therrien.

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Au printemps de 2010, le brio de Jaroslav Halak avait relégué Carey Price au second plan.
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