L’âge a-t-il rattrapé Drogba ?

Et si finalement, c’était tout simplement les 38 ans de Didier Drogba qui l’avaient rattrapé? On a parfois des difficultés à reconnaître le splendide Ivoirien qui a fait capoter Montréal et le Québec il y a un an. Il bûche, il essaie désespérément de retrouver sa magie mais il semble manquer un petit quelque chose.

Tous ceux qui suivent l’Impact de près soulignent qu’il est engagé, qu’il s’implique, qu’il travaille dur. Mais dans les matchs, il semble lui manquer la petite fraction qu’il avait dans sa besace pour déjouer l’adversaire et marquer des buts spectaculaires.

MÊME LES PLUS GRANDS

Ça se peut. C’est arrivé à tous les grands athlètes depuis que le sport a été inventé par les Grecs. On a vu ralentir Maurice Richard, Muhammad Ali, Guy Lafleur, Rusty Staub, John McEnroe, Martina Navratilova, même que Serena Williams commence à montrer des signes de ralentissement. Tous finissent par subir l’irréparable outrage des ans comme l’écrivait Corneille. Le tragédien, pas le chanteur.

AUCUNE HONTE

Drogba a 38 ans. Et le soccer, comme le hockey, ne pardonne pas. C’est un sport qui demande une vitesse, une force et une rapidité d’exécution exceptionnelles.

On peut être cavalier jusqu’à sa mort tant que le cheval saute. Mais on ne peut pas déjouer un défenseur ou un gardien si on commence à télégraphier ses mouvements ou si le réflexe est légèrement émoussé. Il n’y a qu’une demi-seconde entre un but et un arrêt. Parfois moins.

Si c’est le cas, ce n’est pas honteux. Drogba est tellement un grand joueur qu’il va continuer à aider l’Impact même s’il n’est plus dominant.

Et juste pour le plaisir foudroyant qu’il a procuré aux Québécois l’an dernier, il mérite le respect et l’affection jusqu’à la fin de cette saison difficile.

Et puis, si l’Impact arrive à se faufiler dans les séries, qui peut affirmer que Drogba ne sera pas la vedette des éliminatoires?