Beaucoup d’enfants dans cette situation
Les soins dentaires de centaines d’enfants malades reposent sur la capacité financière de leurs parents, déplore une dentiste de l’Hôpital Sainte-Justine.
«Ce n’est pas de la faute de ces enfants-là. Ils n’ont pas choisi d’avoir ces maladies», souligne la Dre Marie-Ève Asselin, chef du service de médecine dentaire de Sainte-Justine.
«C’est surtout très frustrant pour les familles. Elles passent leur vie à l’hôpital, dans les bureaux de médecin, doivent se battre pour obtenir des services, et on les assomme avec une autre triste nouvelle, ajoute-t-elle. [...] Ce n’est pas vrai que tout le monde peut payer ça.»
PAS SI CHER
Voilà maintenant plusieurs années que des médecins de cet hôpital pédiatrique font des représentations pour que le gouvernement rembourse des implants dentaires aux enfants malades. Chaque année, le service reçoit entre 3000 et 4000 visites.
En plus des enfants atteints d’agénésie dentaire comme William Bernier, plusieurs autres maladies créent des problèmes de dentition. Les traitements contre le cancer génèrent aussi souvent des malformations aux dents.
«On voit énormément d’enfants pour des problèmes de dents, on en voit tous les jours», explique Dre Asselin.
«Chaque syndrome est rare, mais si vous les rassemblez, c’est un problème commun», ajoute-t-elle.
PROBLÈMES D’ESTIME
Au total, environ 70 enfants aux prises avec la même maladie que William Bernier sont suivis à Sainte-Justine. Selon les médecins, il en coûterait environ 600 000 $ par année en implants pour soigner ces patients.
Problèmes à l’école, d’estime de soi, de nutrition: les répercussions touchent toutes les sphères de vie de ces enfants.
Par ailleurs, cette dernière souligne que plusieurs provinces canadiennes remboursent au moins en partie ces frais.
«On a fait beaucoup de représentations au gouvernement. Nos travaux n’ont pas porté leurs fruits, mais on n’abandonne pas», assure Dre Asselin.