Le Journal de Montreal

D’autres mines de diamants ?

Un premier site inauguré la semaine dernière confirme qu’il y a un potentiel au Québec

- Marie-Ève Dumont MEDumontJD­M marie-eve.dumont @quebecorme­dia.com 514.599.5888 8033

Le Québec pourrait devenir un nouvel Eldorado dans l’extraction de diamants maintenant que la première mine de la province a été inaugurée, selon des experts.

«Ce ne devrait absolument pas être la dernière mine de diamants ni au Québec ni au Canada», soutient George Beaudoin, professeur à l’Université Laval et directeur de recherche en géologie et exploratio­n minérale.

«Le fait qu’il y ait une mine qui en exploite, ça devient une preuve que ça existe et ça aide beaucoup les compagnies d’exploratio­n à justifier leur travail et à trouver du financemen­t», insiste-t-il.

La toute première mine de diamants de la province a été inaugurée officielle­ment mercredi.

Situé à 800km au nord de Montréal, le projet Renard devrait rapporter 300M$ par année en revenus pendant les 14 ans de sa durée de vie.

LE BOUCLIER CANADIEN PROPICE

Selon M. Beaudoin, le fait d’avoir trouvé des diamants à cet endroit démontre qu’il y a un potentiel pour d’autres gisements dans le même secteur.

«Les gisements de diamants, ce sont des gisements où il y a des essaims de ces intrusions de roches kimberliti­ques qui peuvent contenir des diamants, donc il y en a souvent plusieurs dans le même secteur», explique M. Beaudoin.

Il est également possible d’avoir du diamant ailleurs au Québec, notamment parce que le Bouclier canadien est connu comme un site propice à la formation de diamants.

«On y trouve des segments de la croûte terrestre qui sont très anciens et qui malgré l’érosion, se sont très bien conservés», précise Michel A. Bouchard, professeur à l’Université de Montréal qui a déjà fait de l’exploratio­n de diamants.

COMPLEXE

Selon M. Bouchard, il y aurait au Québec une douzaine de sites où l’on pourrait trouver des diamants.

Mais ils ne seraient pas tous exploitabl­es puisqu’ils ne contiendra­ient pas nécessaire­ment assez de diamants pour justifier les investisse­ments nécessaire­s à la constructi­on d’une mine.

«C’est complexe, une mine de diamants, parce qu’il faut aussi faire beaucoup d’échantillo­nnage pour vérifier non seulement la quantité de diamants, mais aussi leur qualité. Il faut connaître la valeur en dollars des pierres pour savoir si ça vaut la peine d’investir», ajoute M. Beaudoin.

Par ailleurs, certains s’interrogen­t sur l’utilité d’extraire une pierre comme le diamant qui n’a pas de fonction dans la société, comme le fer, mais dont l’intérêt est purement esthétique, indique M. Bouchard.

Au moment de mettre sous presse, la Société du Plan Nord n’avait pas répondu au Journal, qui demandait si d’autres projets de mines de diamants étaient dans les cartons dans le nord du Québec.

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Un des sites à ciel ouvert où sont extraits les diamants de la nouvelle mine Renard. En mortaise, la récolte de diamants en seulement six jours, valant plus de 3 millions $.

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