Le Journal de Montreal

Lisée juge « difficile à croire » que le premier ministre ne savait rien

- HUGO DUCHAINE

Jean-François Lisée trouve «difficile à croire» que le premier ministre n’ait jamais été avisé d’une plainte d’agression sexuelle contre l’un de ses députés.

«Comment se fait-il que, lorsque Mme Paquet a déposé sa plainte en mars [2016], le bureau du premier ministre [Philippe] Couillard n’a pas été avisé?» s’est demandé, hier en point de presse à Montréal, le chef de l’opposition officielle.

L’homme qui est à la tête du Parti québécois fait ainsi référence à la plainte d’Alice Paquette, qui a accusé publiqueme­nt plus tôt cette semaine le député libéral et leader parlementa­ire adjoint, Gerry Sklavounos, d’agression sexuelle.

PAS AU COURANT

«M. Lisée nous démontre, encore une fois, que pour lui tout n’est que tactique et stratégie politique. [...] Le premier ministre a déjà dit qu’il n’était pas au courant. M. Lisée devrait respecter les propos du premier ministre», a quant à lui rétorqué le porte-parole de Philippe Couillard, Harold Fortin.

Par ailleurs, la police de Québec a déjà reconnu que le député ciblé par les allégation­s de la jeune femme n’avait jamais été rencontré puisque la plaignante avait cessé de collaborer à l’enquête.

M. Lisée est aussi revenu sur la plainte formulée par son parti en 2013 au sujet du comporteme­nt inadéquat de M. Sklavounos envers une employée politique.

«Essaie-t-on de nous faire croire que lorsque la décision a été prise de le nommer leader adjoint, il n’a pas dit qu’il était su qu’il avait un comporteme­nt inappropri­é?» s’interroge-t-il, ajoutant que «ça dépasse notre capacité d’imaginatio­n».

Selon lui, le chef intérimair­e du Parti libéral à l’époque, JeanMarc Fournier, aurait dû en parler à Philippe Couillard par la suite, ce que le premier ministre a aussi nié.

Vendredi, la députée caquiste Nathalie Roy a soulevé les mêmes interrogat­ions à l’endroit du comporteme­nt de M. Sklavounos et de ce que savaient les membres du Parti libéral à ce sujet.

ENQUÊTE DU BEI?

Le chef du PQ demande aussi l’interventi­on du Bureau des enquêtes indépendan­tes (BEI) dans cette affaire.

Le BEI est responsabl­e d’enquêter sur le travail des policiers impliqués dans des événements où des citoyens sont tués ou blessés.

«Quelqu’un l’a dissuadée. Qui est cette personne? Est-ce que c’est le policier, est-ce que c’est l’employeur, est-ce que c’est quelqu’un d’autre? Il faut avoir ces faits-là parce que personne ne doit dissuader une victime de porter plainte», lance-t-il.

Il revenait ainsi sur les propos de l’amie d’Alice Paquet, qui a dit que cette dernière avait cessé ses démarches avec la police, car elle en avait été dissuadée.

Le député ciblé Gerry Sklavounos, quant à lui, n’accorde pas d’entrevues, sous les conseils de son avocat. – Avec la collaborat­ion

d’Améli Pineda

 ??  ?? Le chef du Parti québécois, Jean-François Lisée, pense que le premier ministre aurait dû être au courant des allégation­s d’agression sexuelle contre son député, ce que Philippe Couillard a toujours nié.
Le chef du Parti québécois, Jean-François Lisée, pense que le premier ministre aurait dû être au courant des allégation­s d’agression sexuelle contre son député, ce que Philippe Couillard a toujours nié.

Newspapers in French

Newspapers from Canada