Ses déclarations lui nuisent, selon des avocats
Des avocats soutiennent qu’Alice Paquet, qui accuse de viol un député libéral, a nui à ses chances d’obtenir justice en multipliant les déclarations.
«Ça multiplie les chances de se tromper et ça multiplie les versions contradictoires qui sont déjà assez sérieuses dans le présent cas», estime Danièle Roy, présidente de l’Association des avocats de la défense de Montréal.
Puisqu’un procès pour agression sexuelle repose entièrement sur la crédibilité des parties, il est important de préparer son témoignage, «non pas pour arranger la vérité, mais pour présenter les faits afin d’être crue».
Me Roy croit aussi que ces déclarations représentent un autre danger. «On descend en flammes quelqu’un d’encore innocent», déplore-t-elle.
Pour l’avocat-criminaliste Charles B. Côté, qui a souvent défendu des personnes accusées d’agression sexuelle, il sera difficile pour un procureur d’obtenir une condamnation s’il y a un procès.
«L’avocat de la défense a l’avantage sur la Couronne, car il a la version de la plaignante», dit-il. Selon lui, le député ciblé par les allégations, Gerry Sklavounos, a tout intérêt à rester caché.
CONSENTEMENT
Me Côté estime cependant que la présence de la jeune femme dans la chambre d’hôtel de celui qu’elle accuse de viol n’est pas un argument valable pour démontrer le consentement. Il ajoute aussi que la Cour suprême a déjà tranché qu’une personne avec les facultés affaiblies ne peut pas consentir.
ZONE GRISE
Pour le psychologue spécialisé dans l’évaluation des présumées victimes Hubert Van Gijseghem, le consentement reste une zone grise.
«La séduction est comme une samba, avec un pas en avant et un pas en arrière. C’est difficile à interpréter», dit-il.
Ce dernier n’est toutefois pas contre la sortie publique de Mme Paquet et il croit qu’il faut plutôt l’applaudir pour son courage.