Des millions de victimes par année
Oubliez les changements climatiques. La pollution de l’air est la plus grande catastrophe environnementale qui soit. L’OMS estime que 3,7 millions de personnes décèdent prématurément chaque année à cause de la pollution de l’air. Au Canada, ce sont 21 000 décès, 92 000 admissions à l’urgence et 620 000 visites chez le médecin par année, selon l’Association médicale canadienne.
La pollution la plus dangereuse pour les humains est causée par les particules fines. D’un diamètre inférieur à 2,5 micromètres, ces polluants pénètrent loin dans les poumons et passent dans le flux sanguin en déclenchant des crises cardiaques et des cancers.
Un conseil aux joggeurs et aux cyclistes: si possible, évitez le matin pour vous entraîner au centre-ville ou le long d’une route achalandée. C’est le moment de la journée où la concentration de polluants dans l’air est habituellement la plus élevée.
CYCLISTES ET COUREURS
Pour le cardiologue François Reeves, spécialiste en médecine cardiovasculaire environnementale au CHUM, les premières victimes de ce type de pollution sont effectivement les cyclistes et les marathoniens.
«Les cyclistes respirent 20 à 40 fois par minute. Imaginez suivre un camion diésel!» Des rues très polluées où se mêlent vélos et voitures, comme Saint-Denis, sont des aberrations, selon lui. Auteur du livre Prévenir l’infarctus ou y survivre, le médecin se méfie du smog, qui fait grimper de 30 % les taux d’AVC et d’infarctus du myocarde dans les urgences.
Une étude menée en 2007 a montré que les gens demeurant à moins de 50 m d’une route achalandée ont 60 % plus de calcifications dans les artères du coeur comparativement à ceux vivant à plus de 200 m. «Quand j’ai lu cette étude, j’ai compris pourquoi quand j’opérais, certains patients avaient tant de calcifications dans leurs artères et d’autres pas, malgré les mêmes facteurs de risque.»