Le Journal de Montreal

La « poLice du sang »

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La tante d’Éloïse Dupuis, Manon Boyer, blâme la «police du sang», ou Comité de liaison hospitalie­r, constituée de témoins de Jéhovah qui veillent à ce que leurs membres ne reçoivent pas de sang à l’hôpital.

Elle a porté plainte auprès de la police de Lévis, convaincue que ce comité a influencé les décisions de sa nièce.

«Ils n’ont donné accès à personne qui n’était pas témoin, au cas où on aurait pu la convaincre d’accepter le traitement.»

Alain Bouchard, sociologue des religions à l’Université Laval et directeur du Centre de ressources et d’observatio­n de l’innovation religieuse (CROIR), atteste l’existence d’un tel comité.

«Dans chaque communauté, il y a des gens qui sont formés pour se rendre à l’hôpital, rencontrer les médecins et leur parler d’alternativ­es à la transfusio­n sanguine.»

Ancien témoin de Jéhovah, Jonathan Lavoie a déjà lui-même veillé un proche malade à l’hôpital, après avoir reçu une formation d’une trentaine de minutes à la Salle du Royaume.

«On nous dit quoi dire au malade s’il change d’idée et décide de recevoir du sang. On nous donne un numéro où appeler si le personnel médical décide de faire une transfusio­n.»

Les témoins de Jéhovah acceptent les soins médicaux, comme la chirurgie, mais exigent qu’ils ne soient pas accompagné­s de transfusio­ns de sang.

Le Collège des médecins du Québec reconnaît que certains médecins peuvent être «mal à l'aise» à l’idée d’opérer un patient qui refuse les transfusio­ns sanguines. Dans un tel cas, un médecin peut adresser le patient à un collègue.

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