Le Journal de Montreal

Le Canada en bonne position pour des retraites décentes

La firme Mercer confirme que le pays conserve sa cote B

- MARTINE TURENNE

À moins d’un virage majeur, les États auront du mal à faire vivre décemment leurs personnes âgées, de plus en plus nombreuses, prévient un rapport de la firme Mercer.

Elle a sondé la situation dans une trentaine de pays, la plupart des pays développés, mais aussi des États comme l’Inde, l’Indonésie ou le Brésil, pour établir son huitième indice mondial sur les systèmes de retraite. Le Canada recule d’un rang à la huitième position, mais conserve sa cote B.

Le pays a plusieurs atouts, souligne F. Hubert Tremblay, conseiller principal du domaine Retraite chez Mercer à Montréal.

«D’abord, le régime est à plusieurs paliers, fédéral et provincial, dit-il. La prestation de base offerte à tous est bonne, tout comme les régimes de retraite publique des travailleu­rs. L’environnem­ent fiscal favorise par ailleurs l’épargne individuel­le, avec les REÉR et le CÉLI.»

Le régime de retraite est aussi très bien capitalisé: le Canada est 3e au monde pour le niveau de ses actifs par rapport à son PIB. C’est le Danemark qui a la meilleure capitalisa­tion de son régime: il représente 200 % du PIB. C’est aussi ce pays scandinave qui se classe premier de l’Indice Mercer, avec la note A.

Mais tant pour les Danois que pour les Canadiens, les défis sont nombreux.

FOSSÉ ENTRE LE PUBLIC ET LE PRIVÉ

Deux mondes cohabitent au Canada: 40 % des travailleu­rs sont couverts par un régime de leur employeur. Sur ce nombre, seulement un sur quatre travaille dans le secteur privé. C’est donc dire que la très grande majorité des Canadiens qui travaillen­t dans le secteur privé n’ont pas de régime de retraite.

«Le fossé va s’accroître, dit M. Tremblay, car de moins en moins de salariés du secteur privé sont couverts par un régime. Et lorsqu’ils le sont, il est de moins en moins à prestation déterminée.» Cela signifie que le futur retraité ignore combien d’argent il recevra.

«L’important est d’améliorer le sort des employés qui ne sont pas couverts par un régime de leur employeur.»

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