Une Femen de chez nous à New York
Après le Grand Prix de Montréal et l’Assemblée nationale, elle s’attaque à Trump dans un bureau de vote
Seins nus, une militante montréalaise a dénoncé les propos racistes et misogynes de Donald Trump dans son propre bureau de vote, hier, à New York.
«Je voulais lui répondre en tant que femme et lui dire d’attraper ses propres couilles [Grab your balls]», lance Neda Topaloski, en référence aux propos dégradants tenus par Donald Trump sur un enregistrement, dans lequel il clamait «attraper les femmes par la chatte».
La manifestante Femen n’en est pas à son premier coup d’éclat. La femme de 30ans s’était déjà fait remarquer au Québec en se dénudant au Grand Prix de Montréal et à l’Assemblée nationale.
«Nous voulions dénoncer le genre de politique qu’il incarne avec ses propos discriminatoires, fascistes et autoritaires», dit Mme Topaloski, qui craint la popularité de l’extrême droite chez nos voisins du Sud.
Accompagnée d’une militante américaine, Neda Topaloski a fait irruption vers 8 h 15 dans le bureau de vote 59 dans une école au coeur de Manhattan.
Les deux femmes ont retiré leur chandail et scandé des slogans contre Donald Trump pendant une minute avant d’être arrêtées. L’endroit était lourdement surveillé.
Le candidat républicain n’était pas sur place, mais il s’est rendu au même bureau de vote quelques heures plus tard.
POLICE RESPECTUEUSE
Les deux militantes Femen ont été transportées au poste de police du quartier, où elles ont été gardées en détention environ deux heures, selon Neda Topaloski.
«C’était surprenant, mais la police de New York était très respectueuse. Un agent m’a même dit qu’il respectait les gens qui prennent des risques pour leurs idées», souligne-t-elle.
C’est bien loin de ce à quoi s’attendait la manifestante, qui avait fait l’objet d’une arrestation musclée par les agents de sécurité du Grand Prix de Montréal.
«Pour moi ça faisait partie du jeu. Habituellement, les policiers m’insultent ou me traitent comme une pute», ajoute-t-elle.
PAS D’ACCUSATION
Autre exemple de la clémence américaine, la Montréalaise n’a pas fait l’objet d’accusations criminelles pour son geste, comme ce fut le cas à la Formule 1.
Sa complice et elle ne s’en tirent d’ailleurs qu’avec une infraction de «propagande électorale», pour avoir troublé l’ordre public en encourageant le vote envers un candidat dans un bureau de scrutin.
Un risque qui en vaut la chandelle, puisque ses seins et son message ont fait le tour du pays.