Coderre annule l’enquête sur la police de Montréal
L’enquête sur les écoutes de journalistes sera faite par Québec
Denis Coderre recule et annule l'enquête administrative qu'il voulait mener sur l'espionnage des journalistes par le SPVM.
Selon le maire, il est désormais «peu utile» de confier une enquête administrative sur le SPVM à Denis Gallant puisqu'il a obtenu «l'assurance» que la commission d'enquête publique annoncée par Québec, la semaine dernière, couvrira les activités du SPVM.
Pourtant, le gouvernement Couillard annonçait le 1er novembre qu'un comité d'experts allait se pencher sur les méthodes d'enquêtes du SPVM, de la Sûreté du Québec et du SPVQ.
Deux jours plus tard, Québec a octroyé à ce comité d'experts les pouvoirs nécessaires pour la tenue d'une commission d'enquête sur ces mêmes corps policiers.
Denis Coderre a ensuite annoncé qu'il allait confier à son tour une enquête administrative ad hoc à Denis Gallant, qui occupe actuellement le poste d'inspecteur général à la Ville de Montréal.
«Il risque d’être contreproductif que plusieurs enquêtes soient menées de front sur le sujet», indique le maire.
TRAVAIL DÉDOUBLÉ?
Lundi, Danielle Pilette, professeure à l'UQAM spécialisée en gestion municipale, affirmait que Montréal n'avait aucune obligation de mener une enquête administrative puisque cela risquait de «dédoubler» le mandat de Québec.
Rappelons que Projet Montréal dénonçait aussi que l'enquête soit menée par Me Gallant puisqu'elle risquait de compromettre l'indépendance de son rôle d'inspecteur général.
«Ce n'est pas la première fois que le maire Coderre improvise. Il fait des grosses annonces, disant qu'il agit. Il l'a fait avec les pitbulls et avec les calèches [...] maintenant il le fait avec l'inspecteur général. Il doit s'asseoir et penser avant de parler», estime Alex Norris, porte-parole de Projet Montréal.
«LÉGITIME»
De son côté, Denis Gallant affirmait lundi qu'il avait la légitimité de mener cette enquête même si elle lui avait été confiée par le maire Coderre.
Ce dernier a révélé le même jour, en entrevue avec Paul Arcand, qu'il s'est plaint en décembre 2014 auprès de l'ancien directeur du SPVM d'avoir été possiblement «surveillé». Cette conversation semble être à l'origine d'une enquête du SPVM sur des journalistes. Me Gallant n'a pas souhaité commenter la décision du maire.