« Dernière chance » fatale pour la victime
Son ex-conjoint l’aurait ensuite tuée avant de disposer du corps chez lui dans une garde-robe
C’est lorsqu’elle a voulu lui donner «une dernière chance» qu’une femme de Longueuil aurait été tuée par son ex-conjoint violent, a témoigné avec émotion la mère de la victime, hier.
«On ne peut pas laisser tomber comme ça une relation de 13 ans, on va régler nos choses», a écrit Pamela Jean à sa mère, durant le temps des Fêtes 2012.
À l’époque, Mme Jean venait de se séparer de Juan Fermin Palma, qui est maintenant accusé de meurtre prémédité. Le procès de l’homme de 36 ans a débuté lundi, au palais de justice de Montréal.
CHICANES
Selon la mère de Mme Jean, Rosa Robinson, le couple que formait sa fille avec Palma était marqué par les chicanes. Il ne travaillait pas et demandait souvent de l’argent à sa conjointe.
«Il [Palma] a toujours profité de toi, même si tu ne le vois pas», a même écrit la mère à sa fille peu avant le meurtre.
Et quand le couple s’est séparé, peu avant Noël 2012, les choses ont empiré.
Par exemple, Palma aurait déjà appelé à répétition au domicile de Mme Robinson et de sa fille, même après 3 h du matin.
«Un moment, je me suis tannée, a expliqué Mme Robinson. Il raccrochait, puis rappelait de suite. La fois où je lui ai dit qu’elle [Pamela Jean] n’était pas là, il a répondu “OK”, puis il a quand même rappelé.»
«FAIS-LE SORTIR»
Durant son témoignage, Mme Robinson a également raconté un événement impliquant sa fille et Palma, au domicile familial de Longueuil.
L’ex-couple était dans une chambre quand Mme Robinson a entendu «maman». Elle est allée voir, mais personne ne répondait. La femme a donc forcé la porte, pour trouver sa fille en position foetale et Palma audessus d’elle.
«Maman, fais le sortir», aurait lancé Mme Jean à sa mère, selon cette dernière, qui a dû réprimer des sanglots en prononçant cette phrase devant le jury.
D’abord réticent, Palma aurait obtempéré quand le père de Mme Jean serait intervenu.
Malgré cet événement, Mme Jean et Palma se seraient revus dans les jours suivants. C’est que la femme voulait donner «une dernière chance» à Palma, selon la mère de la victime. Le 29 décembre 2012, les deux personnes se sont donc rendues dans un bar ensemble. Et tout semblait aller pour le mieux, selon le témoignage d’une barmaid.
C’était toutefois la dernière fois que Mme Jean était vue vivante. Six jours plus tard, son corps était retrouvé dans une garde-robe, sous les marches d’un escalier chez Palma, à Montréal. Il a ensuite été arrêté, et accusé de meurtre prémédité.
Son procès devant jury, présidé par le juge Eric Downs, se poursuit toute la semaine.