Des pourboires dans des soutiens-gorge
Le restaurateur écope de quatre ans et demi de prison
JOLIETTE | Un restaurateur qui mettait le pourboire de ses employées mineures dans leur soutien-gorge et qui les invitait dans sa chambre a été condamné à quatre ans et demi de détention.
Dominique Kubala, 49 ans, a plaidé coupable à des crimes sexuels sur 10 victimes d’âge mineur, mais il ne comprend pas pourquoi il est puni pour ce qu’il considère comme des marques d’affection.
Le chef cuisinier, propriétaire de la table champêtre La Maison de Bouche, située à Saint-Jacques, dans Lanaudière, a reconnu avoir incité plusieurs de ses employées d’âge mineur à avoir des relations sexuelles avec lui, entre 2002 et 2015.
Empoignant les fesses ou les seins des unes, mettant le pourboire d’une autre dans son soutien-gorge, il leur proposait des massages et les incitait à monter avec lui dans sa chambre à l’étage.
Dominique Kubala a admis être entré dans la chambre de certaines d’entre elles durant leur sommeil. Dans l’un des cas, il s’est assis sur sa victime en lui tenant les poignets, jusqu’à ce que ses cris alertent la mère de la jeune fille. Il a par la suite embauché celle-ci dans son restaurant, où elle a subi à nouveau des attouchements sexuels.
Dominique Kubala a plaidé coupable à des accusations d’incitation, d’attouchements et d’agression sexuelle sur dix adolescentes dont certaines étaient sous son autorité.
PRÉOCCUPANT
L’homme refuse toujours de se voir comme un agresseur sexuel.
«Il se cantonne dans un rôle de victime», a déploré le juge Bruno Leclerc en rendant la sentence.
L’homme continue à justifier ses gestes par l’alcool et les banalise. Il ne comprend pas non plus leur impact sur ses victimes.
«Il reproche à ses amis de l’avoir dénoncé plutôt que de lui en avoir parlé, ce qui dénote une dynamique de déviance excessivement préoccupante,» a dit le juge.
La demeure ancestrale abritant sa table champêtre a fait l’objet d’une ordonnance de confiscation à titre de bien infractionnel et 50 % du produit net de la vente a été saisi par le procureur général du Québec.
Puisque l’homme est détenu depuis février 2015, il lui reste donc 706 jours à passer derrière les barreaux.
Pendant 10 ans après sa sortie de prison, il lui sera interdit d’être dans tout parc, lieu de baignade ou zone publique où se trouvent des jeunes de moins de 16ans, et il ne devra pas se trouver à moins de 2 km du lieu de résidence de ses victimes.
Dominique Kubala sera inscrit au Registre national des délinquants sexuels pour les 25 prochaines années.