« El Chapo » fait appel de son extradition
Joaquin Guzman craint d’être condamné à mort s’il est jugé aux États-Unis
MEXICO | (AFP) Le narcotrafiquant mexicain Joaquin «El Chapo» Guzman a fait appel hier de son extradition vers les États-Unis, qui le réclament pour meurtres et trafic de drogue, a annoncé l’un de ses avocats, arguant qu’il pourrait subir la peine de mort s’il était jugé au Texas.
L’avocat Andres Granados a déposé son appel devant le tribunal de Mexico qui avait rejeté fin octobre un premier recours contre l’extradition de son client.
Une cour d’appel devra à présent étudier ce nouveau recours, mais les avocats d’«El Chapo» ont d’ores et déjà fait savoir qu’en cas de décision défavorable au baron de la drogue ils saisiraient ensuite la Cour suprême.
GARANTIES ?
Le ministère mexicain des Affaires étrangères avait assuré en mai, après avoir autorisé l’extradition du narcotrafiquant, qu’il avait obtenu des autorités américaines la garantie que «la peine de mort ne serait pas appliquée».
Mais José Refugio Rodríguez, un autre avocat d’«El Chapo», estime que les garanties fournies par l’ambassade américaine n’ont servi qu’à «présenter» le document d’extradition et ne sont pas une garantie.
«Elle ne peut pas prendre une décision à la place d’une cour fédérale, qui est chargée de prononcer les condamnations», a dit dans la matinée Me Rodriguez.
Joaquin Guzman est poursuivi au Texas et en Californie notamment pour trafic de drogue, homicide et blanchiment d’argent.
Le gouvernement mexicain a récemment déclaré que le trafiquant pourrait être extradé en janvier ou en février.
Après son arrestation en janvier 2016, dans son fief de Sinaloa, dans le nordouest du Mexique, «El Chapo» était retourné dans la prison d’Altiplano d’où il s’était évadé de manière rocambolesque en juillet 2015 par un tunnel de plus d’un kilomètre de long.
Il a ensuite été transféré en mai vers la prison de Ciudad Juárez, à proximité de la frontière avec le Texas.