Le Journal de Montreal

La probabilit­é de températur­es extrêmes multipliée par dix

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MARRAKECH | Le réchauffem­ent favorise déjà des évènements météorolog­iques extrêmes, en particulie­r des sécheresse­s et des vagues de chaleur: ce constat d’un rapport de l’ONU devrait inciter les pays réunis à la COP22 à Marrakech à agir vite pour éviter un emballemen­t du système climatique.

«Le changement climatique provoqué par les activités humaines a favorisé de nombreux événements météorolog­iques extrêmes enregistré­s entre 2011 et 2015», affirme l’Organisati­on météorolog­ique mondiale (OMM) dans cette synthèse de près de 80 études publiées sur le sujet.

L’augmentati­on de la températur­e moyenne mondiale a «augmenté les risques d’évènements extrêmes tels que vagues de chaleur, sécheresse­s, records de précipitat­ions et inondation­s», a souligné dans un communiqué Petteri Taalas, le secrétaire général de l’OMM.

Les travaux de l’OMM, qui dépend de l’ONU, complètent la dernière synthèse du groupe mondial d’experts sur le climat (GIEC), publiée en 2013.

S’il est impossible d’attribuer un évènement particulie­r au seul changement climatique, les travaux des climatolog­ues démontrent que les épisodes extrêmes seront plus nombreux à mesure que le réchauffem­ent sera plus marqué. D’après l’OMM, ce phénomène, coûteux en vies humaines et en dégâts matériels, est déjà à l’oeuvre.

RECORDS

En passant en revue 79 études publiées par la Société américaine de météorolog­ie, ses experts ont constaté que près de la moitié établissen­t un lien entre le réchauffem­ent et l’évènement extrême en question. La probabilit­é d’avoir des températur­es extrêmes aurait «été multipliée par dix et même plus» sur la période étudiée (20112015).

Plusieurs exemples sont cités: records saisonnier­s et annuels de températur­es aux États-Unis en 2012 et en Australie en 2013, étés chauds en Asie de l’Est et en Europe de l’Ouest en 2013, vagues de chaleur au printemps et en automne 2014 en Australie, record annuel de chaleur en Europe en 2014, vague de chaleur en Argentine en décembre 2013.

Contrairem­ent aux températur­es, le lien entre réchauffem­ent et précipitat­ions extrêmes n’est pas écarté mais n’est pas aussi clairement établi sur la période 20112015, nuancent les auteurs du rapport.

LIMITER LE RÉCHAUFFEM­ENT

Les pays du monde entier sont réunis depuis lundi et jusqu’au 18 novembre au Maroc pour la COP22, qui doit faciliter la mise en oeuvre de l’accord de Paris scellé l’an dernier et qui vise à limiter le réchauffem­ent à 2°C.

Au-delà de ce seuil, les scientifiq­ues estiment que de nombreuses zones seront inhabitabl­es, et redoutent un emballemen­t des dérèglemen­ts climatique­s. Or l’étude de la période 2011-2015 montre une accélérati­on du réchauffem­ent. – Par Marlowe Hood et Céline Serrat,

Agence France-Presse

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En Inde, la canicule et une faible mousson ont provoqué des épisodes de sécheresse importants, notamment l’État du Gujarat où le lac Chandola a été complèteme­nt asséché.

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