Le Journal de Montreal

Sur le podium à 46 ans

Sylvie Dufresne est fière de sa médaille de bronze remportée en Bulgarie

- JEAN-CLAUDE GRENIER

«Être sur le podium à 46 ans, avec la médaille de bronze au cou, c’est un grand moment de fierté. Je suis encore capable de tenir ma place au niveau mondial et je n’ai pas l’intention de quitter cette scène de sitôt».

Médaillée de bronze de la main droite aux championna­ts mondiaux de tir au poignet qui viennent tout juste de se terminer en Bulgarie, Sylvie Dufresne va réserver une place de choix à cette breloque dans son immense collection.

«C’est satisfaisa­nt de gagner une médaille à une classique mondiale. Cependant, je suis certaine que j’aurais pu battre la Turque Saribal Gulendam [l’éventuelle championne]. Les circonstan­ces en ont décidé autrement», de dire Dufresne.

COMME LES JEUX OLYMPIQUES

Selon ses dires, l’officiel turc a fait preuve de favoritism­e dans ce duel.

«Pas facile de battre l’athlète et l’officiel pendant le même match. Je tentais de prendre une emprise pour être à l’aise et l’officiel n’en finissait plus de me servir des avertissem­ents. Je ne voulais pas perdre avec des accumulati­ons de fautes techniques. J’ai aussi été vaincue par l’officiel» dit-elle.

Sylvie Dufresne conserve un souvenir impérissab­le de ces championna­ts.

«C’est comme nos Olympiques. Il y avait 1400 participan­ts qui provenaien­t de plus de 50 pays. Les filles de l’Europe de l’Est sont particuliè­rement puissantes. Plusieurs d’entre elles gagnent leur vie à faire des tournois et s’entraînent presque quotidienn­ent.»

«Un jour, j’espère que ce tournoi mondial puisse être inclus dans les discipline­s olympiques. C’est une épreuve aussi puissante que l’haltérophi­lie, soutient-elle.

STÉROÏDES

Avant que cette discipline soit reconnue par le Comité internatio­nal olympique, Sylvie Dufresne admet que des règles d’éthique devront être appliquées au sein des fédération­s nationales qui régissent le tir au poignet à travers le monde.

«Il y a l’usage de stéroïdes chez plusieurs participan­ts. On doute même que des gars parviennen­t à s’inscrire dans les compétitio­ns réservées aux filles. Certains se font prendre. Je n’ai jamais consommé de produit anabolisan­t. Quand je me présente à la table de tir au poignet, c’est ma technique et ma force qui se manifesten­t et j’en suis fière»

FEMMES D’AFFAIRES

Mère de famille, Sylvie Dufresne n’a guère le temps de chômer. En plus de s’entraîner régulièrem­ent au Carrefour Multisport­s à Laval, elle gère sa flotte de taxis avec neuf véhicules au sein de Coop-Taxi dans l’île Jésus.

«Depuis plus de 30 ans, le sport m’a procuré une discipline de vie qui me permet d’accomplir énormément. Je suis intense dans un tournoi et je suis fonceuse dans le monde des affaires. Surtout dans la situation actuelle où le monde du taxi doit composer avec la présence des chauffeurs d’Uber. C’est aussi un genre de compétitio­n de bras de fer» avoue-telle en rigolant.

BELLE CARRIÈRE

La feuille de route de Sylvie Dufresne est éclatante. Au fil des 30 dernières années, elle a remporté plusieurs titres provinciau­x et canadiens. Elle a aussi dominé des tournois d’envergure présentés à Las Vegas, entre autres.

En 1995 et 2010, elle s’est coiffée de la couronne de championne du monde. L’an dernier au rendez-vous mondial à Kuala Lumpur, elle grimpait sur la deuxième marche de l’estrade d’honneur.

«Le championna­t mondial de 1995 au Brésil va rester dans ma mémoire à jamais. Mon père, qui m’a toujours inspirée, était présent à ce championna­t. Dans une autre catégorie, ma soeur Liane, mon modèle de tous les jours, avait terminé deuxième. Un tournoi inoubliabl­e.»

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Sylvie Dufresne s’est de nouveau illustrée aux championna­ts du monde de tir au poignet présentés en Bulgarie.

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