L’ex-chef guerrier des Rock Machine en semi-liberté
Après plus de 15 ans à l’ombre pour avoir comploté des meurtres et des attentats à la bombe, l’ancien chef guerrier des Rock Machine quitte le pénitencier avec l’intention de devenir «un citoyen respectueux des lois».
Frédéric Faucher passera donc les six prochains mois en maison de transition, selon une décision rendue la semaine dernière par la Commission des libérations conditionnelles du Canada (CLCC) et dont Le Journal a reçu copie.
Marié et père d’un enfant depuis peu, l’ex-motard de 46 ans s’est engagé à faire du bénévolat et à occuper un emploi légitime, lui qui a suivi des cours en construction durant son incarcération.
FUTUR HELLS ?
La CLCC estime qu’une «semi-liberté» favorisera la réinsertion sociale de celui qu’on appelait «Fred» dans le monde interlope. Ce dernier a «su cheminer positivement» en taule depuis décembre 2000.
Faucher a notamment plaidé qu’il ne voulait pas que son enfant adopte «le même genre de vie» que celle qu’il a menée entre 1994 et 2000. Il prétend ne plus être associé aux motards depuis 2005.
Les forces policières auront cependant l’oeil sur lui puisqu’elles le considèrent toujours comme «un sujet d’intérêt» dans le crime organisé.
Faucher a déjà été identifié comme «une relation des Hells Angels du chapitre de Trois-Rivières», selon la CLCC.
Son frère Jean-Judes Faucher compte parmi plusieurs anciens membres des Rock Machine à avoir été accueillis au sein des Hells Angels, tout comme les influents Salvatore Cazzetta, Gilles Lambert et André «Frisé» Sauvageau.
CLIENT DU TUEUR GALLANT
Durant la guerre des motards opposant son gang aux Hells Angels, Faucher a commandé six meurtres au tueur à gages Gérald Gallant, principalement dans la région de Québec.
Passé dans le camp des délateurs, Gallant a ensuite permis aux policiers d’appréhender Faucher et 10 autres commanditaires ou complices de ses 28 meurtres, en 2009.
En plus d’exploiter un lucratif réseau de trafic de drogue, «Fred» Faucher a planifié des attentats à la bombe, dont celui qui a secoué l’ancien bunker des Hells Angels à Saint-Nicolas et le quartier résidentiel où ce repaire était situé, en novembre 1996.
C’est avec Faucher que Maurice «Mom» Boucher, l’ex-chef des Hells, a négocié une trêve à cette guerre, lors d’une rencontre tenue secrètement au palais de justice de Québec, à l’automne 2000.