Il est un soldat vétéran à seulement 28 ans
Il milite pour qu’on célèbre aussi les jeunes militaires
Un jeune vétéran de l’Afghanistan souhaite qu’on commémore aussi les sacrifices des jeunes militaires d’aujourd’hui.
On associe plus souvent les commémorations du jour du Souvenir aux vétérans des deux Guerres mondiales qu’à ceux qui ont servi en Afghanistan, comme Eric Washburn.
Recruté dans les Forces armées canadiennes en 2008 à l’âge de 20 ans, Eric Washburn a été envoyé en Afghanistan en 2010. Sa mission l’a transformé.
«J’ai vu à quel point on est chanceux ici. J’ai vu des enfants afghans risquer leur vie pour aller à l’école», raconte l’homme de 28 ans.
Déterminé à «changer le monde» à sa façon, il est sorti de l’armée pour devenir enseignant. Il a finalement opté pour l’anthropologie avant de s’orienter vers les ressources humaines.
UN RETOUR DIFFICILE
C’est toutefois sur les bancs du Collège Vanier qu’il a vécu ses premières difficultés du retour à la vie civile. Il a rapidement senti une distance avec les autres étudiants et s’ennuyait de la fraternité vécue avec ses frères d’armes.
«[Les cégépiens] parlaient de leurs petits soucis, se demandaient dans quel bar ils allaient sortir... On avait une différence de maturité. Ils ne réalisaient pas à quel point ils étaient privilégiés d’aller à l’école.»
Il a alors réalisé son besoin de rencontrer de jeunes vétérans, comme lui, avec qui échanger. «Quand je rencontre des gens à qui je mentionne que je suis un vétéran, ils sont souvent étonnés. On me dit souvent que je suis trop jeune pour être vétéran», raconte-t-il.
De plus, il se sentait peu rejoint par la Légion royale canadienne à cause du trop important écart générationnel avec certains membres qui ont participé à la Seconde Guerre mondiale ou ont servi en Corée.
ASSOCIATION POUR JEUNES
Sa rencontre avec Yves Butterworth, un autre vétéran qu’il a croisé à l’Université Concordia, l’a ainsi poussé à fonder l’Association des vétérans de Concordia.
«On veut aider les jeunes vétérans qui fréquentent l’université à se regrouper. Ils ne doivent pas garder leur désarroi en dedans», croit M. Washburn.
Il souhaite ainsi donner plus de visibilité aux jeunes, qui ont eux aussi «servi leur pays».
«Des fois, on accorde un degré d’importance aux vétérans, avec en premier ceux qui ont participé à la Première Guerre mondiale. [...] Ceux qui sont allés en Afghanistan se demandent parfois quelle est leur place.»