Une tête d’affiche sans complexe
Conscient de ses forces, Alex Boisvert-Lacroix veut démarrer sa saison en lion en Chine
QUÉBEC | À son arrivée parmi la haute gomme du patinage de vitesse longue piste il y a cinq ans, Alex Boisvert-Lacroix attirait l’attention avec son physique de 6 pi 3 po. Maintenant, c’est par ses résultats qu’on le reconnaît.
Signe de son ascension dans l’élite mondiale du 500 m, c’est une photo de lui en action qui sert d’en-tête du site de l’International Skating Union (ISU). De partout sur la planète, quand on clique sur l’onglet «patinage de vitesse» de la fédération internationale, c’est la bouille d’un membre du Centre national d’entraînement Gaétan-Boucher de Québec qui apparaît!
«Je n’interprète pas ça comme si j’étais une tête d’affiche. J’imagine que c’est plutôt parce que la photo est bonne!» affirme humblement le patineur originaire de Sherbrooke.
QUE DU PLAISIR
Boisvert-Lacroix participe aujourd’hui au lancement de la Coupe du monde, à Harbin, en Chine, comme l’un des trois médaillés individuels canadiens aux derniers championnats mondiaux. Sa troisième place dans l’épreuve pointue du 500 m, le 14 février dernier à Kolomna, en Russie, a entériné son appartenance au club sélect des meilleurs sprinteurs sur lames.
«Je sais que je suis en forme et je l’ai encore démontré aux sélections canadiennes en octobre à Calgary. Maintenant, le stress [des sélections] est tombé et je ne m’impose pas de pression supplémentaire en raison de ma médaille aux mondiaux. J’y vais encore avec la même mentalité que l’an dernier, celle d’exécuter mon plan de course. C’est toujours dans ces occasions que je patine le mieux. Je dois continuer d’avoir du plaisir», projetait l’athlète de 29 ans avant son départ pour l’Asie, la semaine dernière.
PLUS LE NÉGLIGÉ
Transfuge de l’équipe canadienne de courte piste après avoir raté les sélections olympiques pour les Jeux de 2010 en raison d’une mononucléose, BoisvertLacroix a contribué la saison dernière à faire du Canada une puissance mondiale au 500 m. Auteur de quatre podiums en 12 courses de Coupe du monde, son cinquième rang au cumulatif de cette spécialité a soufflé dans la même direction que Gilmore Junio (3e), William Dutton (8e) et ses équipiers québécois Laurent Dubreuil (9e) et Alexandre St-Jean (13e).
Boisvert-Lacroix a renouvelé ses promesses sur la glace de Calgary favorisée par l’altitude, lors des sélections automnales d’il y a trois semaines, en signant la première référence mondiale de la saison en 34,50 s.
«Maintenant, je n’arrive plus quelque part comme un patineur négligé, dit-il avec confiance. Les adversaires connaissent mes forces. Ils savent que ce n’est pas l’idéal de prendre le départ d’un 500 m à côté de moi dans le corridor intérieur. Ils savent très bien que j’ai un départ explosif et de bons virages. Quand tu pars dans le corridor intérieur contre moi, tu n’as pas le choix de partir à plein régime, parce que, dans le bout droit, je vais être là assurément.»