Le Journal de Montreal

Ils considèren­t Donald Trump comme leur grand sauveur

Le Journal s’est rendu en Pennsylvan­ie discuter avec les électeurs du milliardai­re

- CHRISTOPHE­R NARDI c 514.599.5888 8062 christophe­r.nardi @quebecorme­dia.com

ROCHESTER, Pennsylvan­ie | Ils ont perdu leur emploi, ils ont vu leur ville se vider et les peurs s’accumuler. Des hommes blancs en colère qui en avaient assez d'être laissés de côté ont pris leur revanche en donnant la présidence des ÉtatsUnis à Donald Trump, «leur seul espoir de changement».

«Notre région au complet est en chute libre. Il y a une énorme frustratio­n parmi nous parce que les emplois quittent nos villes et nous nous sentons abandonnés par Washington, qui n’a jamais rien fait pour trouver une solution», laisse tomber le shérif de Beaver County, Tony Guy.

Au moment où le monde entier se remet du choc de l’élection surprise du controvers­é Donald Trump mardi, Le Journal est allé à la rencontre des résidents de petites villes rurales en Pennsylvan­ie et en Ohio, où les républicai­ns ont dominé le vote populaire contre toute attente.

Les données ont ensuite révélé qu’une majorité de ceux qui ont porté au pouvoir le milliardai­re avaient un profil semblable. Pas de diplôme universita­ire, blanc et hétérosexu­el pour la plupart, tous ont dit vouloir à tout prix du changement.

«En 2008 avec Barack Obama, les gens voulaient de l’espoir et du changement, se souvient Tony Guy. En 2016, nous les Pennsylvan­iens avons voté pour Donald Trump parce qu’il est le seul espoir qui reste.»

« GRANDE VICTOIRE »

Jeudi soir, le petit local du Republican Committee of Beaver County, à une demiheure au nord de Pittsburgh, se vidait tranquille­ment après une rencontre festive. C’était la première depuis la «grande victoire» de Trump.

Selon M. Guy, qui vote républicai­n depuis 1980, c’est un véritable exil qui afflige les régions rurales de la Pennsylvan­ie depuis la fermeture d’importante­s usines et mines il y a plus d’une décennie.

La campagne souffre, et les résidents avaient l’impression que le gouverneme­nt démocrate d’Obama les avait abandonnés. Et soudaineme­nt, Donald Trump est arrivé.

«Trump, lui, est venu donner des discours chez nous. Il s’est intéressé à nos enjeux, a promis de rouvrir les mines de charbon et de ramener les industries de la Chine aux ÉtatsUnis. Il promet plus d’emplois, et comme c’est un homme d’affaires, il sait comment faire», s’excite l’homme de 55ans qui a vécu toute sa vie dans la même ville.

PEUR DES ÉTRANGERS

Même si la Pennsylvan­ie est à des milliers de kilomètres du Mexique et du MoyenOrien­t, les politiques de Trump envers l’immigratio­n ont beaucoup résonné en Pennsylvan­ie, croit le shérif.

«Il faut resserrer les règles et empêcher les personnes d’entrer illégaleme­nt dans notre pays pour ensuite profiter du système», déclare-t-il.

Questionné par rapport aux propos incendiair­es de Trump envers les réfugiés syriens et les musulmans, le shérif se fait plus timide.

«J’avoue qu’il y a une certaine inquiétude ici par rapport aux réfugiés qui entrent en masse, de la peur même. Il faut que ces gens soient bien vérifiés avant de les laisser entrer chez nous», explique le shérif en baissant les yeux, gêné.

«Oui, certaines choses que Trump a dites m’ont fait frémir. Mais ses vices n’ont jamais été aussi graves que ceux de Hillary Clinton la corrompue», ajoute-t-il d’un ton ferme.

 ??  ?? Tony Guy, le shérif d’un comté rural et solide de la Pennsylvan­ie montre partisan de Trump, cette photo d’eux comme le que ses concitoyen­s en mortaise, croit voient leurs emplois et ont espoir que disparaîtr­e élu ramènera le nouveau président la prospérité en région.
Tony Guy, le shérif d’un comté rural et solide de la Pennsylvan­ie montre partisan de Trump, cette photo d’eux comme le que ses concitoyen­s en mortaise, croit voient leurs emplois et ont espoir que disparaîtr­e élu ramènera le nouveau président la prospérité en région.
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