Le Journal de Montreal

Dépoussiér­é dans une vente de garage

Byron continue de surprendre par sa vitesse et son ardeur au travail

- Jonathan Bernier JBernierJD­M jonathan.bernier @quebecorme­dia.com

Réclamer un joueur au ballottage, c’est un peu comme se présenter dans une vente de garage.

Habituelle­ment, on y achète une vieille babiole qui ne sert plus à son propriétai­re. On la prend et on la jette sur la banquette arrière ou dans le coffre de la voiture en se disant qu’on pourrait peut-être en avoir besoin un jour.

Parfois, on y déniche des objets plus rares dont le propriétai­re ignore la véritable valeur ou qui n’ont besoin que d’une légère mise au point pour redevenir comme neuf.

Lorsque Marc Bergevin s’est présenté à la vente de garage des Flames de Calgary, le 6octobre 2015, il a fait une bonne affaire. Une affaire qui s’inscrit dans la deuxième catégorie.

À l’époque, Byron venait tout juste de se remettre d’une opération à un poignet et traînait des raideurs à l’aine. Les Flames n’avaient pas le temps d’attendre et ont placé son nom au ballottage.

Tant pis pour eux.

À LA SURPRISE GÉNÉRALE

Il y a maintenant un peu plus d’un an que Byron porte l’uniforme du Canadien.

À sa première saison à Montréal, il a tellement bien paru que la direction lui a consenti un contrat de trois ans.

«Je ne connaissai­s pratiqueme­nt pas Byron quand nous l’avons réclamé au ballottage, a admis Max Pacioretty, au terme de la victoire de jeudi contre les Kings de Los Angeles. Mais il a toujours déjoué les plans. Il y a des gars qui auraient baissé les bras.

«Selon les standards, il n’avait pas la grandeur ou la grosseur pour atteindre la LNH. Mais il se sert de ses forces pour se démarquer. Il est l’un des plus rapides patineurs de la LNH», a ajouté le capitaine.

Il occupe le cinquième rang des marqueurs du Canadien avec une récolte de neuf points. Tout ça avec un temps de jeu moyen de 13 min 40 s. Une véritable aubaine à 1,6 M$ par saison.

DANS LA CIRCULATIO­N À 160 LIVRES

Et le voilà maintenant à la gauche du premier trio! Bien que ce genre d’expérience ne dure jamais bien longtemps, force est d’admettre que l’Ontarien se tire bien d’affaire avec deux buts en autant de matchs en compagnie d’Alex Galchenyuk et d’Alexander Radulov.

«On sait qu’il peut s’ajuster à toutes les situations, mais nous avons pris soin de lui faire comprendre que nous ne voulons pas qu’il change sa façon de jouer selon le trio au sein duquel il évolue. Car s’il essaie de changer, c’est là qu’il se mettra dans le pétrin», a souligné Michel Therrien, jeudi.

Byron semble effectivem­ent avoir saisi le message. Chacun de ses buts a été inscrit grâce à sa présence à proximité du filet.

«Il est récompensé en raison de son éthique de travail. Près de 75% des buts sont marqués depuis la zone rouge. Ce n’est pas facile de se rendre là. Il paie le prix et y va constammen­t, ce qui fait de lui un atout pour ses deux compagnons de trio», a louangé son entraîneur.

Pour un hockeyeur de 160livres, mouillé et avec des roches dans ses poches, Byron, on doit l’admettre, n’a pas froid aux yeux.

DESHARNAIS DOIT PATIENTER

Par ailleurs, puisque Therrien a tiré les bonnes cartes lors de la visite des Kings et que tous ses joueurs ont grandement répondu aux attentes, il serait surprenant qu’il apporte des modificati­ons à sa formation pour le passage des Red Wings, ce soir au Centre Bell.

Cela signifie que David Desharnais et Greg Pateryn devraient à nouveau passer leur tour. Reste à voir comment l’entraîneur du Tricolore, à l’aube d’une série de deux rencontres en autant de soirs, gérera l’utilisatio­n de ses gardiens.

« SELON LES STANDARDS, IL N’AVAIT PAS LA GRANDEUR OU LA GROSSEUR POUR ATTEINDRE LA LNH. MAIS IL SE SERT DE SES FORCES POUR SE DÉMARQUER. IL EST L’UN DES PLUS RAPIDES PATINEURS DE LA LNH. » – Max Pacioretty

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Paul Byron a déjà inscrit son nom sur la feuille de pointage neuf fois cette saison.
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