Le Journal de Montreal

Victoires plus nombreuses pour les clients du time sharing

De plus en plus de consommate­urs remportent leur cause devant les tribunaux

- KATHRYNE LAMONTAGNE

QUÉBEC | Alors qu’il semblait jadis extrêmemen­t difficile pour les consommate­urs s’estimant lésés d’obtenir gain de cause en cour contre des entreprise­s de time sharing, voilà qu’un vent de changement souffle sur les tribunaux, visiblemen­t plus enclins à pencher en leur faveur.

Entre 2012 et 2014, plus de 120 dossiers ont été ouverts aux petites créances dans le district judiciaire de Québec contre le Groupe Laro Alta (Club vacances toutes saisons), propriété de Jean-Sébastien Monette. Des clients s’estimant floués exigeaient annulation du contrat et remboursem­ent des sommes versées à l’entreprise de time sharing.

Sur le lot, à peine cinq demandes ont été accueillie­s durant cette période, confirme le juge coordonnat­eur Charles Grenier, de la Cour du Québec (voir encadré). Par souci de «cohérence», c’est majoritair­ement la même juge, Suzanne Villeneuve, qui avait entendu ces causes, soutient-il.

NOUVEAU JUGE

La juge Villeneuve ayant pris sa retraite, c’est maintenant le juge Christian Brunelle qui siège lors des causes impliquant les entreprise­s de time sharing dans la région.

En 2016, il a rendu six jugements à Québec – cinq à la division des petites créances, un à la cour civile – pour des faits remontant à 2014, confirme le juge coordonnat­eur de la Cour du Québec.

Chaque fois, le juge Brunelle a donné gain de cause aux consommate­urs, qui poursuivai­ent le Groupe Laro Alta et/ou le Club Le Céleste. Cette dernière entreprise a été fondée en 2013 par le roi du time sharing, puis reprise l’été dernier par son partenaire d’affaires Patrick Smith, peut-on voir au registrair­e des entreprise­s.

DOSSIERS MIEUX PRÉPARÉS

Le juge Grenier refuse toutefois d’attribuer ces récentes victoires des consommate­urs au changement de magistrat. «La juge Villeneuve, c’est vrai qu’elle en a rejeté beaucoup. Mais elle y allait avec la preuve qui était soumise […] Les dossiers sont mieux présentés maintenant. Les gens font une preuve beaucoup plus substantie­lle maintenant», soutient-il.

À preuve, d’autres jugements favorables aux consommate­urs ont été rendus ailleurs en province, précise-t-il. Une vérificati­on effectuée par Le Journal a en effet permis de trouver des décisions semblables rendues au courant de l’année par des juges de Shawinigan et Longueuil, à l’encontre du Club Le Céleste et/ou du Groupe Laro Alta.

Tous ont donné raison aux acheteurs floués, soulevant au passage les frais cachés, les clauses «ambiguës» des contrats et les «fausses représenta­tions» des entreprise­s visées.

 ??  ?? Le juge Christian Brunelle a donné gain de cause aux clients s’estimant floués par le time sharing dans six dossiers, à Québec, cette année. Le roi du time sharing, Jean-Sébastien Monette (photo), est propriétai­re du Groupe Laro Alta.
Le juge Christian Brunelle a donné gain de cause aux clients s’estimant floués par le time sharing dans six dossiers, à Québec, cette année. Le roi du time sharing, Jean-Sébastien Monette (photo), est propriétai­re du Groupe Laro Alta.

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