Le Journal de Montreal

Pas de place pour l’ennui

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Les confrontat­ions entre les Carabins et le Rouge et Or sont toujours agréables à regarder. Non seulement on sait que les deux équipes vont se livrer un duel épique, mais on n’est jamais à court de surprises.

Le scénario s’est répété hier aprèsmidi au CEPSUM. Le Rouge et Or a sorti un lapin de son chapeau pour aller chercher la victoire.

Les vainqueurs ont fait preuve de cran. Il ne restait que 21 secondes à faire au quatrième quart

Installé à la ligne de trois verges des Carabins, le quart du Rouge et Or, Hugo Richard, s’est penché pour dire un mot à son joueur de centre Louis-Gabriel Beaudet. Il s’est ensuite déplacé sur sa droite pour permettre à son porteur de ballon Sébastien Serré de recevoir le ballon de Beaudet.

Serré a effectué une latérale à Jonathan Breton-Robert, qui a fait la passe à Richard à la porte d’entrée de la zone des buts et touché Rouge et Or!

UNE FOULE QUI PERD LA VOIX

La foule de plus de 5000 spectateur­s qui encouragea­it la puissante unité défensive des Carabins a perdu la voix. Comme si elle ne croyait pas ce qui venait de se dérouler sous ses yeux. Mais c’était pourtant bel et bien réel. Les Carabins ont eu le ballon une dernière fois, mais il n’y avait plus rien à faire.

La coupe Dunsmore venait de reprendre le chemin de Québec après avoir passé deux ans à Montréal.

Peut-être parce qu’il était sous le choc, Danny Maciocia paraissait très calme après la défaite crève-coeur des siens.

«Je pense qu’ils ont emprunté ce jeu aux Blue Bombers de Winnipeg, a-t-il dit.

«Je l’avais vu dans un match des Blue Bombers cette année.»

L’entraîneur en chef des Carabins avait vu juste. Du côté du Rouge et Or, on disait en effet avoir pris exemple de ce jeu chez les Blue Bombers.

LA LOGIQUE NE TIENT PAS

C’était la première fois en 12 ans que les Carabins jouaient à domicile en finale québécoise. Mais on aurait bien dû savoir que l’avantage du terrain ne voulait rien dire contre le Rouge et Or.

Aucune donnée ne tient lorsque deux grands rivaux s’affrontent. Tout est possible. La preuve en est que les Carabins et le Rouge et Or l’avaient tous les deux emporté sur le terrain de l’autre en saison régulière.

Au cours des deux dernières années, les Carabins étaient allés vaincre le Rouge et Or au PEPS de l’Université Laval, où la troupe de Glen Constantin revendiqua­it une série de 70victoire­s consécutiv­es avant de tomber devant l’université montréalai­se en 2014.

BONNE SAISON TOUT DE MÊME

Y’a-t-il du positif à retenir au terme d’une saison qui se termine abruptemen­t en match de championna­t?

«On a quand même connu une bonne saison, a répondu Maciocia.

«On a terminé premiers pour la première fois depuis 2004, ce qui procure un peu de satisfacti­on.»

Reste que l’hiver sera long. Tout sera à recommence­r l’an prochain. De plus, il faudra remplacer 13 joueurs dont la carrière universita­ire vient de prendre fin.

«C’est beaucoup, mais on a de la profondeur, a continué Maciocia

«On compte 82 joueurs ici. Il y en aura sûrement parmi ceux-là qui vont mériter un poste régulier. Ça s’annonce intéressan­t. Je ne suis pas inquiet.»

À moins que Maciocia ne reçoive un coup de fil des Alouettes. Mais il n’avait reçu aucun signe de leur part jusque-là.

Maciocia semblait déçu de le dire. Il ne le criera pas sur les toits, mais il aimerait bien être pris en considérat­ion pour le poste de directeur général des Alouettes.

Quand on a goûté aux rangs profession­nels et qu’on a gagné en plus, on a toujours envie d’y retourner. Encore plus quand une chance de travailler dans sa ville se présente.

Mais qui ne voudrait pas aussi diriger le programme de football de l’Université de Montréal?

Maciocia sait qu’il est privilégié. Il n’est aucunement malheureux. Mais ce n’est pas mal d’avoir des ambitions.

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Le Rouge et Or a repris hier la coupe Dunsmore après une courte disette de deux saisons.
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