Un avocat déchu condamné à 21 mois de prison
Un ancien avocat coupable d’avoir voulu verser un pot-de-vin à un policier, à l’époque où il pratiquait encore le droit, a écopé de 21 mois de prison au terme d’une saga judiciaire de huit ans.
«Il regrette sincèrement les gestes qu’il a posés», a expliqué l’avocate de Gerardo Nicolo, Me Mélina Le Blanc, juste avant la condamnation de son client.
Le crime de l’ancien avocat, qui a quitté le Barreau en novembre dernier, remonte à 2007. À l’époque, la Gendarmerie royale du Canada enquêtait sur une taupe qui transmettait des informations au crime organisé.
UN PIÈGE
Un traducteur avait été arrêté, mais l’affaire ne s’est pas arrêtée là pour autant puisque les policiers avaient appris que la mafia aurait mis de côté des millions de dollars, entre autres pour corrompre des policiers.
Le nom de Nicolo avait alors fait surface, ce qui avait poussé les limiers à tendre un piège à l’avocat.
Un agent d’infiltration avait abordé Nicolo au palais de justice de Montréal en se faisant passer pour un enquêteur désabusé prêt à vendre de l’information «aux Italiens». Nicolo avait mordu à l’hameçon et même si aucune information n’a été donnée et qu’il n’y a pas eu d’échange d’argent, l’avocat avait été arrêté et accusé.
S’en est suivie une longue saga judiciaire de huit ans. Après avoir échoué dans une requête en arrêt des procédures, Nicolo a finalement décidé de plaider coupable à un chef de tentative d’entrave à la justice.
CARRIÈRE TERMINÉE
La sentence de 21 mois de prison assortie d’une probation de deux ans a été suggérée tant par la Couronne que par la défense, hier, au palais de justice de Montréal.
Pour justifier cette suggestion, Me Mario Longpré, de la Couronne, a rappelé que le crime de Nicolo allait servir une organisation criminelle, mais qu’en même temps l’accusé allait perdre son droit d’exercer.
«M. Nicolo va réorienter sa carrière, il veut rester un actif pour la société», a pour sa part expliqué Me Le Blanc, de la défense.
L’avocate a d’ailleurs rappelé que les conséquences de ce crime ont été graves pour l’accusé, un père de trois enfants.
«Ça a suscité l’incompréhension et un déchirement familial, a-t-elle dit. Il regrette et il espère que le public va continuer à avoir confiance en la profession.»
La tête basse, Nicolo, qui était en liberté, n’a pas dit un mot avant de se faire passer les menottes et d’être envoyé en détention. Quand il sera libéré, il lui sera interdit de communiquer avec toute personne ayant des antécédents criminels ou faisant partie d’une organisation criminelle.