Le Journal de Montreal

Roberto veut tout, mais il devra faire des choix

- Martine turenne

Roberto (nom fictif) est un homme divorcé de 55 ans qui vit à Montréal. Père de deux grands enfants dont il a la charge et qui vivent sous son toit, il travaille comme ingénieur pour la Ville de Montréal et il prendra sa retraite dans huit ans, à 63 ans.

Son emploi lui assure un revenu mensuel net de 4736 $, auquel s’ajoute une pension alimentair­e de 460 $ par mois, pour un total de 5196 $. Ses dépenses s’élèvent à 3375 $. C’est donc dire que Roberto dégage un surplus de 1821 $ par mois. Pas mal.

Notre ingénieur est propriétai­re d’une maison qui lui coûte 730 $ par mois en prêt hypothécai­re et 300 $ en taxes foncières, et d’un véhicule entièremen­t payé. Il possède des actifs d’une valeur de 414 000 $ (dont sa résidence, un REER et un REEE) et 148 000 $ de dettes, essentiell­ement hypothécai­re (140 000 $) et sur une marge de crédit (8000 $), pour des actifs nets d’une valeur de 266 000 $.

Très discipliné, Roberto n’a aucune autre dette de crédit. De plus, il cotise à un régime de retraite à prestation­s déterminée­s de la Ville de Montréal, l’un des plus généreux qui soient. Il lui permettra de toucher 70 % de son salaire une fois qu’il aura cessé de travailler.

«Ce qui saute aux yeux, chez Roberto, c’est sa bonne, voire sa très bonne santé financière», constate Éric Lebel, associé chez Raymond Chabot Grant Thornton. «Son ratio d’endettemen­t est extrêmemen­t faible, ses trois cartes de crédit sont payées rubis sur l’ongle chaque mois et son surplus mensuel représente le tiers de ses entrées d’argent. C’est exceptionn­el!»

LES CHOIX DE ROBERTO

Roberto s’est fixé plusieurs objectifs dans les années à venir, dont l’achat d’équipement­s sportifs pour la course et le vélo, de meubles pour sa maison, et d’une nouvelle voiture. Il compte aussi rénover sa maison dans les deux prochaines années et voyager chaque année.

Aura-t-il les moyens de faire tout ça? Apparemmen­t même Roberto ne peut pas.

«Il devra faire des choix», dit Éric Lebel.

Car ses ambitions sont dispendieu­ses, et il traîne cette dette de 8000$. Éric Lebel recommande qu’il rembourse 400 $ par mois pendant les 21 prochains mois, pour la solder entièremen­t.

Pour la rénovation de sa résidence, Roberto pourrait économiser 425 $ par mois et 200 $ durant les 36 prochains mois pour l’achat du prochain véhicule. Il aura ainsi une bonne mise de fonds.

«Il ne faut surtout pas qu’il mette la balance sur sa marge de crédit. Celleci ne devrait pas être utilisée pour des dépenses courantes, dit Éric Lebel. Ce n’est pas une bonne façon de financer l’achat d’un véhicule. Les prêts automobile­s sont là pour ça et offrent des taux d’intérêt beaucoup plus intéressan­ts, dont certains à 0 %.»

Roberto doit-il continuer à mettre des sommes considérab­les dans son REER? Il est vrai que les actifs nets de Roberto (266 000 $) ne sont pas très élevés pour son âge. Mais il travaille à la Ville de Montréal, qui lui assure un excellent revenu de retraite, admet Éric Lebel. «Mais la décision d’investir dans son REER, c’est très personnel, dit-il. Il y en a qui ont besoin de 2 millions $ à la retraite et d’autres sont très à l’aise avec 200 000 $.»

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