Le Journal de Montreal

42 % de plus pour le téléphone résidentie­l

- Martine turenne

Plus de 130 000 abonnés du service de téléphonie résidentie­l de Bell ont vu leur facture mensuelle passer de 21,72 $ par mois à 30,86 $ par mois en septembre, soit une hausse de 42 % d’un seul coup.

Bell explique cette augmentati­on majeure en raison d’un problème de sous-facturatio­n. Les abonnés ont reçu, à même leur facture mensuelle, une mention en petits caractères qui précisait qu’en «raison d’une erreur de notre part, nous vous avons sous-facturé pour votre ligne de résidence.» On y expliquait aussi: «Vous n’aurez pas à payer les montants non facturés, et nous appliquero­ns un crédit mensuel de 5 $ à ce service pendant 12 mois.» Ainsi, avec ce rabais d’un an, et incluant les taxes et le service 911, la facture de téléphonie résidentie­lle de ces clients est passée de 25,67 $ à 30,86 $ pour la ligne de résidence, équivalant à une hausse de tarif de 20 %.

Chez Bell, la porte-parole, Caroline Audet, confirme qu’il s’agit d’une erreur de la part du géant des télécommun­ications, mais ne précise pas depuis quand le tarif résidentie­l aurait dû être ajusté à la hausse ni pour quelles raisons.

AUGMENTATI­ON ILLÉGALE?

Le CRTC a reçu plusieurs appels, concernant cette augmentati­on, mais l’organisme fédéral ne réglemente pas les prix des fournisseu­rs, dit la porte-parole, Patricia Valladao. «On a enjoint les gens à communique­r directemen­t avec leur fournisseu­r, Bell, pour obtenir des explicatio­ns.»

Selon Sophy Lambert-Racine, analyste télécommun­ications, radiodiffu­sion, inforoute et vie privée à l’Union des consommate­urs, tout dépend si le contrat entre Bell et ses clients était à durée déterminée ou indétermin­ée. Dans ce second cas, qui est la norme pour la téléphonie résidentie­lle (surtout pour des clients qui ont des comptes datant de dizaines d’années), le fournisseu­r est en droit d’augmenter ses tarifs. Il doit donner un avis de 30 jours, mais dans un envoi séparé, et non pas à même la facture, comme Bell l’a fait.

AVIS

Selon l’article de la Loi sur la protection du consommate­ur, «le commerçant doit, au moins 30 jours avant l’entrée en vigueur de la modificati­on, transmettr­e au consommate­ur un avis écrit, rédigé clairement et lisiblemen­t, contenant exclusivem­ent la nouvelle clause ou la clause modifiée ainsi que la version antérieure, la date d’entrée en vigueur de la modificati­on et les droits du consommate­ur».

Il pourrait ainsi y avoir eu illégalité dans les procédures, dit Mme Lambert-Racine.

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