Céline Bonnier et Benoît Gouin sauvent la mise
La nouvelle série débute sur un rythme très lent
Certaines séries convainquent après quelques scènes seulement. L’heure bleue ne fait pas partie de celles-là.
Malgré de solides performances de Céline Bonnier et Benoît Gouin, les deux premiers épisodes du nouveau feuilleton de TVA, qui seront présentés tour à tour demain soir, ont peiné à soutenir notre attention. Rythme (trop) lent, surabondance de flash-back, personnages secondaires quasi caricaturaux… Les irritants sont nombreux, mais nous serons de retour la semaine suivante non seulement pour laisser la chance au coureur, mais pour voir comment certains pans du récit se développent.
DIRECTION MONTRÉAL
Écrite par Michel d’Astous et Anne Boyer, le duo derrière plusieurs séries à succès comme Yamaska, L’heure bleue brosse le portrait d’Anne-Sophie (Céline Bonnier), une mère de famille, conjointe et designer de Cowansville, qui sombre depuis qu’elle a perdu son fils de façon tragique.
La série commence d’ailleurs le matin qui devait marquer son grand retour au travail après une pause prolongée. Une fois rendue au bureau, elle craque en plein meeting. Tout fait remonter en elle de mauvais souvenirs liés au terrible accident dont son jeune enfant de six ans a été victime : une réplique, un geste, etc. Même la manière dont ses clients prennent des notes lui rappelle l’électrocardiographe auquel son fils, Guillaume, était branché avant de mourir. Une séquence d’une beauté crève-coeur signée Stéphan Beaudoin (La promesse), le réalisateur de L’heure bleue.
De retour chez elle, elle abandonne tout (son téléphone, sa voiture, sa fille, son mari) pour quitter en autobus pour Montréal. Une fois au centre-ville, elle prend un verre dans un café, entreprend une conversation d’apparence anodine avec le serveur et quelques minutes plus tard, ce dernier lui offre une chambre dans l’appartement qu’il partage avec ses deux colocataires.
DIFFICILE À AVALER
C’est ici que L’heure bleue nous perd. On n’arrive pas à croire au personnage du bon samaritain qui arrange les choses en criant ciseau… mais encore moins aux colocs qui réagissent comme des enfants de 10 ans à l’arrivée d’Anne-Sophie.
Du côté de Cowansville, c’est Pauline, la soeur ésotérique et adepte du yoga chaud d’Anne-Sophie, jouée par Sylvie Moreau, qui nous donne le plus de fil à retordre. Sa frangine a quitté la région depuis à peine quelques heures et aussitôt, elle débarque chez son beau-frère avec l’intention d’y rester. «C’est lourd ici depuis la mort de Guillaume», dit-elle au cours du deuxième épisode. Elle n’a pas tort.
L’heure bleue vient effectivement s’ajouter aux nombreux drames qui accaparent les ondes. Souhaitons qu’au cours des prochains mois, on vienne saupoudrer les épisodes de quelques pointes d’humour, histoire d’alléger, ne serait-ce qu’un peu, le ton du feuilleton.
TVA présente L’heure bleue les mercredis soir à 21 h. Présentation spéciale de deux heures demain dès 20 h.