Le Journal de Montreal

Céline Bonnier et Benoît Gouin sauvent la mise

La nouvelle série débute sur un rythme très lent

- MARC-ANDRÉ LEMIEUX

Certaines séries convainque­nt après quelques scènes seulement. L’heure bleue ne fait pas partie de celles-là.

Malgré de solides performanc­es de Céline Bonnier et Benoît Gouin, les deux premiers épisodes du nouveau feuilleton de TVA, qui seront présentés tour à tour demain soir, ont peiné à soutenir notre attention. Rythme (trop) lent, surabondan­ce de flash-back, personnage­s secondaire­s quasi caricatura­ux… Les irritants sont nombreux, mais nous serons de retour la semaine suivante non seulement pour laisser la chance au coureur, mais pour voir comment certains pans du récit se développen­t.

DIRECTION MONTRÉAL

Écrite par Michel d’Astous et Anne Boyer, le duo derrière plusieurs séries à succès comme Yamaska, L’heure bleue brosse le portrait d’Anne-Sophie (Céline Bonnier), une mère de famille, conjointe et designer de Cowansvill­e, qui sombre depuis qu’elle a perdu son fils de façon tragique.

La série commence d’ailleurs le matin qui devait marquer son grand retour au travail après une pause prolongée. Une fois rendue au bureau, elle craque en plein meeting. Tout fait remonter en elle de mauvais souvenirs liés au terrible accident dont son jeune enfant de six ans a été victime : une réplique, un geste, etc. Même la manière dont ses clients prennent des notes lui rappelle l’électrocar­diographe auquel son fils, Guillaume, était branché avant de mourir. Une séquence d’une beauté crève-coeur signée Stéphan Beaudoin (La promesse), le réalisateu­r de L’heure bleue.

De retour chez elle, elle abandonne tout (son téléphone, sa voiture, sa fille, son mari) pour quitter en autobus pour Montréal. Une fois au centre-ville, elle prend un verre dans un café, entreprend une conversati­on d’apparence anodine avec le serveur et quelques minutes plus tard, ce dernier lui offre une chambre dans l’appartemen­t qu’il partage avec ses deux colocatair­es.

DIFFICILE À AVALER

C’est ici que L’heure bleue nous perd. On n’arrive pas à croire au personnage du bon samaritain qui arrange les choses en criant ciseau… mais encore moins aux colocs qui réagissent comme des enfants de 10 ans à l’arrivée d’Anne-Sophie.

Du côté de Cowansvill­e, c’est Pauline, la soeur ésotérique et adepte du yoga chaud d’Anne-Sophie, jouée par Sylvie Moreau, qui nous donne le plus de fil à retordre. Sa frangine a quitté la région depuis à peine quelques heures et aussitôt, elle débarque chez son beau-frère avec l’intention d’y rester. «C’est lourd ici depuis la mort de Guillaume», dit-elle au cours du deuxième épisode. Elle n’a pas tort.

L’heure bleue vient effectivem­ent s’ajouter aux nombreux drames qui accaparent les ondes. Souhaitons qu’au cours des prochains mois, on vienne saupoudrer les épisodes de quelques pointes d’humour, histoire d’alléger, ne serait-ce qu’un peu, le ton du feuilleton.

TVA présente L’heure bleue les mercredis soir à 21 h. Présentati­on spéciale de deux heures demain dès 20 h.

 ??  ??
 ??  ?? Benoît Gouin et Céline Bonnier incarnent un couple en pleine crise dans L’heure bleue.
Benoît Gouin et Céline Bonnier incarnent un couple en pleine crise dans L’heure bleue.

Newspapers in French

Newspapers from Canada