Le Journal de Montreal

Pauvre Debbie Reynolds et pauvre princesse Leia !

- Guy Fournier guy.fournier@quebecorme­dia.com

Je ne suis pas très curieux de la vie privée des artistes. Je ne suis abonné ni à Paris-Match ni aux magazines dans lesquels les vedettes dévoilent leurs secrets d’alcôve. Mais je n’aurais pas voulu manquer Bright Lights que la chaîne HBO a présenté en primeur, samedi soir. L’émouvant documentai­re de 90 minutes fait la lumière sur la relation tourmentée de Debbie Reynolds avec sa fille Carrie Fisher, la princesse Leia des Star Wars. Debbie Reynolds, c’est la vedette du mythique Singing in the

Rain, le film musical des années 1950 dont je ne peux me souvenir sans que la chanson-thème redevienne un ver d’oreille. Tout juste âgée de 20 ans, fraîche comme une fleur et avec une jolie voix flûtée, Debbie Reynolds en partageait la vedette avec Gene Kelly, le plus célèbre chanteur-danseur du cinéma.

Malgré d’innombrabl­es succès, Debbie est toujours restée l’adorable Kathy Selden de Singing in the

Rain. Les «fans» de Star Wars, eux, n’ont jamais vu Carrie Fisher autrement qu’en jeune princesse Leia, même lorsque minée par la drogue et la maladie, elle a repris son rôle en 2015 pour de nouveaux

Star Wars. Elle a eu beau tourner avec tous les grands réalisateu­rs, écrire des scénarios et des livres à succès, elle reste pour toujours la princesse Leia.

UNE SITUATION DIFFICILE

Les acteurs et actrices qu’on a fini par identifier à un seul rôle ont toujours vécu la situation avec difficulté. Jean-Pierre Masson, par exemple, n’a jamais réussi à se débarrasse­r de la peau de Séraphin Poudrier. Le personnage de Bobino, qui a fait de Guy Sanche une vedette, a fini par le tuer. Quel que soit le rôle que jouait Gratien Gélinas, le public ne voyait toujours que Fridolin. Jean Besré, qui craignait comme la peste d’être identifié à son rôle de Rémi Duval, n’a jamais voulu pour cette raison signer un contrat de plus de deux saisons et demie pour Jamais deux sans toi. Le film Bright Lights montre deux actrices obsédées par leurs démons et tiraillées par une relation mère-fille allant de l’amour inconditio­nnel à une féroce rivalité. La mère Debbie compense cette relation trouble en travaillan­t sans arrêt, et la fille Carrie en s’adonnant à la drogue sans savoir que sa bipolarité est en partie responsabl­e de son mal de vivre.

DES DESTINS TRAGIQUES

Le film prenait samedi une significat­ion très particuliè­re puisque ses deux protagonis­tes venaient de mourir à un seul jour d’intervalle. Carrie Fisher a subi une crise cardiaque à bord de l’avion la ramenant à Los Angeles. Elle est morte le 27 décembre et sa mère Debbie, écrasée de douleur, a succombé à un infarctus le lendemain.

Bright Lights (Lumière vive) porte bien son titre, le film jetant un éclairage cru sur la vie clinquante de deux grandes vedettes populaires de Hollywood et sur les démons qui les hantaient.

En regardant le film, je ne pouvais m’empêcher de penser à la dispiratio­n prématurée de mon vieil ami Guy Corneau et de sa soeur, la peintre Corno. Même si Guy était un être fragile à plus d’un point de vue, c’est évident que la mort de sa soeur Johanne le 21 décembre n’est pas étrangère à son propre décès, survenu deux semaines plus tard. De tragiques destins et de troublante­s coïncidenc­es!

TÉLÉPENSÉE DU JOUR

Hollywood songe à un remake de La belle et la bête mettant en vedette Meryl Streep et Donald Trump.

De tragiques destins et de troublante­s coïncidenc­es

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