La congestion routière affecte la santé psychologique
Des experts s’inquiètent pour la santé psychologique des automobilistes à Montréal qui perdent 3 millions d’heures par année en restant coincés sur cinq des axes les plus achalandés au pays, selon une étude publiée hier.
«Passer une heure dans le trafic matin et soir serait aussi mauvais pour la santé psychologique que de perdre son emploi», résume Jacques Forest, professeur à l’ESG UQAM, qui cite une étude suisse sur le stress causé par les déplacements.
La chercheuse Annie Barreck de l’Université de Montréal a également établi un lien entre la congestion routière et l’épuisement professionnel.
«Lorsque tu es coincé dans le trafic, tu perds le contrôle sur ton déplacement, ce qui fait augmenter ton niveau de stress. C’est ce stress accumulé qui peut mener à des problèmes de santé mentale», explique Mme Barreck, qui en a fait un mémoire.
Les deux experts ont réagi à une étude commandée par CAA-Québec publiée hier qui fait état des 20tronçons routiers qui sont les plus congestionnés au pays.
Les deux plus achalandées sont à Toronto, mais l'autoroute 40 à Montréal arrive tout juste derrière en 3e place.
75 M$ DE PERTES
Quatre autres tronçons montréalais se retrouvent aussi au sein de ce palmarès peu enviable (voir carte). Ces véritables «goulots d’étranglement», qui ne sont pas seulement causés par les chantiers routiers, génèrent selon CAA-Québec, des pertes de 75 millions de dollars par année.
«On inclut dans ce montant perdu, les pertes en heures travaillées [argent qui ne pourra être touché par le salarié], les dépenses de carburant, l’usure de véhicule ou encore les retards de livraison», explique la porte-parole de CAA-Québec, Annie Gauthier, en ajoutant que 7millions de litres de carburant sont ainsi gaspillés.
PLUS LENT À MONTRÉAL
C’est aussi à Montréal que l’on se déplace le plus lentement à l’heure de pointe.
En effet, la vitesse moyenne des automobilistes sur le pire tronçon routier à Toronto est de 60km/h en matinée tandis que pour la même période, sur le pire tronçon montréalais soit l’A40, on circule à 40 km/h.
«La configuration des tronçons, c’est-à-dire les nombreuses bretelles d’accès, les voies étroites et l’absence d’accotement sont entre autres ce qui influence la vitesse», explique Mme Gauthier. De son côté, le maire Denis Coderre souligne que des mesures sont déjà en train d’être mises en place, telles que le futur train électrique (REM), ainsi que les chantiers de Turcot, de Bonaventure et du pont Champlain qui vont bon train.
Le ministère des Transports ajoute que ses efforts sont mis dans le transport alternatif pour diminuer le nombre de véhicules sur les routes.