Le Journal de Montreal

Le « père-grand-père » aurait agressé sexuelleme­nt ses filles au travail

- SAMUEL BLAIS-GAUTHIER

GATINEAU | Une deuxième présumée victime du «père-grand-père de Val-des-Monts», accusé d’inceste sur trois de ses filles, s’est livrée au jury, hier, dans un témoignage au cours duquel elle a décrit les attoucheme­nts qu’elle aurait subis alors qu’elle n’avait que 7ans.

Cette deuxième plaignante est issue d’une relation extra-conjugale que l’accusé entretenai­t avec l’aide-ménagère qui habitait dans la résidence familiale.

«Il mettait ses mains entre mes cuisses, me tapotait jusqu’à ce qu’elles s’ouvrent et touchait mon vagin», a raconté la victime alléguée, maintenant âgée de 45 ans.

Les attoucheme­nts auraient duré comme cela jusqu’à l’âge de 16 ans.

L’accusé, un homme de 79 ans, aurait agressé trois de ses filles et leur aurait fait subir un calvaire sur une période de près de quatre décennies et fait trois enfants à l’une d’entre elles.

Des tests d’ADN ont prouvé la paternité de l’accusé, une preuve qui n’a pas été contestée par la défense.

AU TRAVAIL

Selon les deux témoignage­s déjà entendus, le père-grand-père de Val-desMonts, dont on doit taire le nom pour protéger l’identité des victimes, aurait profité de balades en voitures pour emmener ses filles sur son lieu de travail le soir alors qu’il n’y avait personne, ou encore à l’extérieur dans un lieu retiré pour soulager ses pulsions. Selon les témoignage­s des victimes, il aurait même pris le risque de caresser ses filles dans la maison alors que les autres membres de la famille étaient tout près.

Une fois que la ménagère et mère de la deuxième présumée victime eut déménagé, elle allait parfois passer des séjours chez l’accusé.

«Je voyais une belle famille. Il ne manquait de rien dans cette maison. Je l’aime, mon père, mais ce n’est pas pardonnabl­e (ce qu’il m’a fait)», a-t-elle témoigné.

Celle-ci a tenu à dire au jury que son témoignage était une délivrance et que l’expérience l’aidera à tourner la page. C’est lors de l’arrestatio­n de l’accusé en 2014 qu’elle a décidé de briser le silence.

«Je croyais mourir avec ça dans ma tombe. Il a ruiné ma jeunesse. Mais je ne voulais pas briser cette grande famille», a déclaré la fille de l’accusé.

« JE TE DIS BYE, DAD »

À la toute fin de son témoignage, pour la seule fois de la journée, la victime s’est retournée vers son père assis dans le box des accusés et lui a lancé: «Je te dis bye, dad», en faisant un signe de la main, avant de lui tourner le dos.

L’homme est accusé d’inceste, d’agression sexuelle et d’attentat à la pudeur et nie toutes les accusation­s portées contre lui.

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