Explosion du nombre de hauts salariés à Longueuil
Le nombre d’employés gagnant plus de 100 000 $ est passé de 112 à plus de 400
Le club des employés qui gagnent 100 000 $ et plus à la Ville de Longueuil a quadruplé en l’espace d’à peine six ans, a appris Le Journal.
Entre 2008 et 2014, le nombre de cols bleus, cols blancs, policiers, pompiers et cadres de Longueuil ayant reçu un salaire à six chiffres est passé de 112 à 409, selon des données obtenues via une demande d’accès à l’information.
Pourtant, pendant cette même période, le nombre total d’employés à la cinquième ville du Québec en importance a chuté de plus de 6 %, passant de 3611 à 3385.
UN SUR HUIT
Ainsi, un employé sur huit a gagné plus de 100 000 $ en 2014 à Longueuil. À titre comparatif, un employé municipal sur 10 a gagné un salaire à six chiffres à la Ville de Montréal en 2015.
Fait intéressant: la plupart des employés syndiqués qui se trouvent sur cette liste sont en fait des policiers et des pompiers.
HEURES SUPPLÉMENTAIRES
Selon la Ville de Longueuil, le bond du nombre de hauts salariés s’explique par les heures supplémentaires et aussi par des hausses progressives de salaire de 2 % à 2,5 % par année.
À titre d’exemple, un porte-parole de la Ville, Renaud Beauchemin, a indiqué qu’un employé gagnant un salaire de 86 000 $ en 2006 atteindra le cap des 100 000 $ en 2014 uniquement grâce à l’indexation inscrite dans sa convention collective.
«Le salaire des [pompiers et policiers] est souvent affecté à la hausse par le temps supplémentaire qui découle notamment de la nature des activités d’urgence auxquelles ils sont affectés», a ajouté M. Beauchemin par courriel en novembre dernier.
MEILLEURE GESTION
Toujours selon le porte-parole, des versements de salaire rétroactifs à cause de nouvelles conventions collectives en 2013 et 2014 ont également fait bondir le salaire de certains pompiers, policiers et cols bleus.
Pour sa part, le parti de l’opposition dirigé par Robert Myles demande une meilleure gestion des heures supplémentaires de la part de l’administration de la mairesse Caroline St-Hilaire.
«L’accroissement de l’usage des heures supplémentaires suggère qu’une meilleure gestion des effectifs et des projets par l’administration St-Hilaire contribuerait à réduire les coûts pour les citoyens, qui n’arrêtent pas de subir des augmentations de leur compte de taxes municipales par cette administration», a indiqué par courriel le directeur de cabinet de M. Myles, Eric Svoboda.
«C’est la responsabilité de l’administration d’agir dans le meilleur intérêt du citoyen, c’est-à-dire de s’efforcer d’améliorer continuellement les services offerts tout en étant plus efficients et en réduisant les coûts», a ajouté Me Svoboda.