Il utilise son organisme pour recevoir des subventions
Des commerçants de l'avenue Monkland déplorent que l'arrondissement Côte-des-Neiges-Notre-Dame-de-Grâce (CDN-NDG) ait versé 24 000$ depuis les trois dernières années à une association qui organise des festivals sur leur rue et dont les administrateurs sont aussi les promoteurs des événements.
L’Association des marchands de la rue Monkland (AMM) a organisé ces dernières années des festivals sur l’avenue commerciale de NDG.
Cette association n’a pas de site web. Sur arrondissement.com, un des seuls sites où l’on peut trouver des informations au sujet de l’AMM, le lien devant mener au site web de l’association mène plutôt à la page de Productions Village de Monkland (PVM).
Selon le registre des entreprises, l’AMM et PVM sont détenues et administrées par la même personne: Danny Roseman.
L’AMM est enregistrée comme étant sans but lucratif et PVM partageait antérieurement le même numéro d’entreprise avec Ciel bleu, la boutique de la conjointe de M. Roseman, Toby Klein.
«Son association ne semble pas être réelle. Il reçoit de l’argent de l’arrondissement pour ces événements. [...] Tous les marchands dans la rue qui veulent participer doivent le payer. Mais tout cet argent va directement à son entreprise, Productions Village Monkland», croit Peggy Reagan, propriétaire du Gryphon d’or. Au moins huit autres marchands contactés par le 24 Heures allèguent la même chose.
PAS DE MEMBRES ?
M. Roseman a d’ailleurs confirmé que son association n’a aucun membre. «S’il n’y a aucune adhésion, comment est-ce qu’il pourrait y avoir des membres? C’est une association qui organise uniquement des festivals. C’est tout. Nous ne collectons pas de frais d’adhésion pendant l’année. Les marchands participent sur une base volontaire», a répondu M. Roseman avant de dire que finalement, il préférait ne pas commenter, menaçant de poursuivre le 24 Heures si un article était publié.
Le maire de CDN-NDG, Russel Copeman, semble à l’aise avec le fait que M.Roseman est à la fois promoteur et président de l’association de marchands. Il rappelle qu’une entente a été signée avec l’AMM en août dernier.
«Ils devaient respecter certains critères, comme déposer leurs états financiers et démontrer qu’ils ont utilisé les sommes de l’arrondissement aux fins octroyées.»
L’été dernier, de 160000 à 200000 personnes ont participé à chaque festival, tenu respectivement en juin et en août.
Le 24 Heures a contacté 18 commerçants de l’avenue Monkland et une quinzaine ont dénoncé ces festivals qui «ne les représentent pas». Ils déplorent que l’AMM leur demande une somme pouvant aller de 500 $ à 1000 $ pour leur participation.
«Ça joue en notre défaveur. Lorsqu’on ne participe pas, on nous met un camion [de cuisine de rue] devant notre commerce», déplore Isabelle Attardi, propriétaire de Photogénie 1.
ABSENCE DE SIGNATURES ?
L’arrondissement exige au moins l’adhésion d’une cinquantaine de commerces de l’avenue Monkland avant d’autoriser l’organisation de ces festivals. Toutefois, plusieurs commerçants remettent en doute la validité de ces adhésions.
«Aucun de mes employés n’a signé cette liste», se plaint Esther Kim, propriétaire du Café Juicy Lotus. Une signature inconnue est inscrite à côté du nom de son commerce sur cette liste.