Néonazi cherche âme soeur
Anders B. Breivik accusé de diffuser son idéologie
SKIEN | (AFP) La Norvège, condamnée pour traitement «inhumain» d’Anders Behring Breivik, a accusé hier le tueur néonazi de chercher à diffuser son idéologie depuis la prison, y compris par voie d’«annonces de rencontre national-socialistes», pour justifier les restrictions sur ses contacts avec l’extérieur.
Au deuxième jour de l’examen de l’appel de l’État contre sa condamnation, le procureur général, Fredrik Sejersted, a expliqué que Breivik, auteur d’une tuerie qui a fait 77 morts en 2011, suivait fidèlement le script décrit dans son manifeste diffusé juste avant les attaques.
«Il en a fini avec la phase de combattant actif, et maintenant il travaille pour son projet en tant qu’idéologue et plumitif pour constituer des réseaux», a affirmé M. Sejersted. «Il y a des raisons de croire hélas que le projet idéologique de Breivik se déroule comme prévu».
L’extrémiste de 37 ans a envisagé la possibilité d’user de «petites annonces de rencontre national-socialistes» comme moyen de diffusion idéologique dans la mesure où leur contenu est hautement protégé par la Cour européenne des droits de l’Homme, ressort-il d’une lettre passée – comme le reste de sa correspondance – au crible des autorités pénitentiaires.
TOUJOURS UNE MENACE
La Norvège a défendu hier les conditions de détention du tueur néonazi en soulignant qu’il restait une menace cinq ans et demi après le drame. La Norvège, condamnée en avril dernier pour traitement «inhumain» et «dégradant» en violation de l’article 3 de la Convention européenne des droits de l’Homme. En cause: l’isolement prolongé de Breivik, détenu à l’écart des autres prisonniers depuis cinq ans et demi.
L’État conteste que Breivik soit isolé, faisant valoir ses multiples contacts avec les surveillants, avec lesquels il joue au backgammon, ses avocats, des pasteurs ou encore un visiteur de prison.