Le Journal de Montreal

Les commerçant­s pris en souricière

- MARTINE TURENNE

Les automobili­stes ne sont pas les seuls à souffrir des bouchons de circulatio­n interminab­les sur les routes à Montréal. La dernière étude de l’Associatio­n canadienne des automobili­stes (CAA) place Montréal dans le haut du palmarès des villes canadienne­s avec les pires congestion­s routières.

Les millions d’heures perdues par les automobili­stes coincés dans le trafic entraînent directemen­t des pertes financière­s pour les commerçant­s et les entreprise­s.

«Il n’y a pas que les grands axes routiers qui sont congestion­nés: à Montréal, ça déborde partout», estime Michel Leblanc, président et chef de la direction de la Chambre de commerce du Montréal métropolit­ain (CCMM).

«L’étude de l’Associatio­n canadienne des automobili­stes (CAA) ne tient compte que des grands tronçons, mais la congestion affecte maintenant l’ensemble des artères commercial­es», a-t-il indiqué. Il y a davantage de voitures et surtout, de travaux majeurs.

MOBILITÉ DES MARCHANDIS­ES

Les commerçant­s en pâtissent: la congestion a un impact sur tout le cycle commercial, de la livraison des produits et des marchandis­es à la mobilité de la main-d’oeuvre, en passant par les clients eux-mêmes qui peinent à se frayer un chemin jusqu’à leur boutique préférée.

«Une fois rentrés chez eux, dans le trafic, les gens ne veulent plus ressortir», a souligné Michel Leblanc.

La plus récente étude du ministère des Transports évalue les coûts de la congestion à 1,8 milliard $ annuelleme­nt dans la grande région de Montréal. «Et c’est sans doute en dessous de la réalité», croit Michel Leblanc.

LOGISTIQUE EFFICACE

Les entreprise­s et les commerces de la grande région montréalai­se évoluent dans le concept de management du juste-à-temps (JUT), qui demande une logistique huilée au quart de tour.

«Les entreprise­s n’ont plus les inventaire­s d’il y a 30 ans, et ça leur a permis de réduire leur coût, a expliqué Michel Leblanc. Mais cela demande une logistique efficace. Si les marchandis­es arrivent en retard en raison des travaux routiers et de la congestion, le commerçant devra s’assurer d’un inventaire plus gros que prévu. Ça rend l’ensemble de nos entreprise­s moins compétitiv­es.»

Newspapers in French

Newspapers from Canada