Des placements prudents qui perdent de l’argent ?
Le dernier trimestre de 2016 a été un des plus étrange dans l’histoire de l’investissement. On a vu des titres boursiers très risqués prendre du coffre et des placements très prudents reculer de manière importante. C’est le monde à l’envers. Mais que s’est-il passé?
Vous avez certainement lu et relu que les obligations sont par leur nature des placements prudents et les actions, des investissements incertains et la plupart du temps elles sont volatiles.
L’élection-surprise de Donald Trump a causé un électrochoc, mais pas là où l’on s’y attendait. Ce sont les obligations qui y ont goûté. Ainsi, les investisseurs les plus prudents sont ceux qui ont constaté une baisse marquée de la valeur marchande de leurs économies.
LES OBLIGATIONS BALANÇOIRES
Les obligations sont par définition des titres garantis par leurs émetteurs. Les obligations de gouvernements sont parmi les plus demandées, car elles sont les plus sûres. En effet, rares sont les gouvernements qui font défaut de paiements à l’échéance de leurs obligations.
Mais ce qui est moins connu, c’est que les obligations sont négociées autant sinon plus que les actions et elles changent de mains chaque seconde. Elles circulent sans nécessairement qu’on doive attendre la date de maturité. Alors, comme les actions en bourse, elles sont soumises au phénomène de l’offre et de la demande.
Lorsque Trump fut élu, on a compris que ses politiques allaient entraîner de l’inflation et mèneraient à une hausse des taux. Alors, les obligations (déjà en circulation) devenaient moins attrayantes. Ce qui est difficile à saisir, c’est que la valeur marchande a baissé, mais le rendement consenti augmente. Ça fonctionne un peu comme une balançoire d’enfant. Si mon obligation de 100 $ (qui rapporte 2 % annuellement) devient moins en demande sur le marché, son prix diminuera et se vendra à escompte. Disons, à 95 $.
TAUX D’INTÉRÊT
Le taux d’intérêt ne changera pas. Il demeurera à 2 %, mais à l’échéance, je recevrai 100 $ pour chacune des obligations détenues. Lorsqu’on fait le calcul du rendement, basé sur le 95 $ du nouvel acheteur, ce 5 $ de bonus s’ajoute à mes versements de 2 %, et cela équivaut plutôt à du 2,1 %.
Donc, je ne perds pas réellement. Si on conserve les titres, tout se replace. C’est spécifiquement la valeur marchande qui donne une illusion de perte, mais ce n’est qu’une baisse temporaire et il ne faut pas trop s’en faire avec ça. Ce n’est surtout pas le moment de vendre. Au mieux, revoir ses objectifs et diversifier davantage.