Le Journal de Montreal

Des placements prudents qui perdent de l’argent ?

- Fabien Major Finances personnell­es AVIS: Fabien Major est conseiller en épargne collective pour Major Gestion Privée Inc. de Gestion financière Assante ltée. (GFA). GFA est un courtier en épargne collective inscrit à l’Autorité des marchés financiers. Com

Le dernier trimestre de 2016 a été un des plus étrange dans l’histoire de l’investisse­ment. On a vu des titres boursiers très risqués prendre du coffre et des placements très prudents reculer de manière importante. C’est le monde à l’envers. Mais que s’est-il passé?

Vous avez certaineme­nt lu et relu que les obligation­s sont par leur nature des placements prudents et les actions, des investisse­ments incertains et la plupart du temps elles sont volatiles.

L’élection-surprise de Donald Trump a causé un électrocho­c, mais pas là où l’on s’y attendait. Ce sont les obligation­s qui y ont goûté. Ainsi, les investisse­urs les plus prudents sont ceux qui ont constaté une baisse marquée de la valeur marchande de leurs économies.

LES OBLIGATION­S BALANÇOIRE­S

Les obligation­s sont par définition des titres garantis par leurs émetteurs. Les obligation­s de gouverneme­nts sont parmi les plus demandées, car elles sont les plus sûres. En effet, rares sont les gouverneme­nts qui font défaut de paiements à l’échéance de leurs obligation­s.

Mais ce qui est moins connu, c’est que les obligation­s sont négociées autant sinon plus que les actions et elles changent de mains chaque seconde. Elles circulent sans nécessaire­ment qu’on doive attendre la date de maturité. Alors, comme les actions en bourse, elles sont soumises au phénomène de l’offre et de la demande.

Lorsque Trump fut élu, on a compris que ses politiques allaient entraîner de l’inflation et mèneraient à une hausse des taux. Alors, les obligation­s (déjà en circulatio­n) devenaient moins attrayante­s. Ce qui est difficile à saisir, c’est que la valeur marchande a baissé, mais le rendement consenti augmente. Ça fonctionne un peu comme une balançoire d’enfant. Si mon obligation de 100 $ (qui rapporte 2 % annuelleme­nt) devient moins en demande sur le marché, son prix diminuera et se vendra à escompte. Disons, à 95 $.

TAUX D’INTÉRÊT

Le taux d’intérêt ne changera pas. Il demeurera à 2 %, mais à l’échéance, je recevrai 100 $ pour chacune des obligation­s détenues. Lorsqu’on fait le calcul du rendement, basé sur le 95 $ du nouvel acheteur, ce 5 $ de bonus s’ajoute à mes versements de 2 %, et cela équivaut plutôt à du 2,1 %.

Donc, je ne perds pas réellement. Si on conserve les titres, tout se replace. C’est spécifique­ment la valeur marchande qui donne une illusion de perte, mais ce n’est qu’une baisse temporaire et il ne faut pas trop s’en faire avec ça. Ce n’est surtout pas le moment de vendre. Au mieux, revoir ses objectifs et diversifie­r davantage.

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